
Le 16 septembre 2003

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Les trous noirs des réserves naturelles
(Agence Science-Presse) - Pas moins de 700
espèces d'animaux glissent entre les fentes du plancher.
C'est énorme, considérant les sommes élevées
investies dans les programmes de conservation.
Que des espèces disparaissent en effet
à cause de l'intervention humaine, c'est une chose.
Mais qu'elles disparaissent parce que les programmes de
conservation qui sont censés les protéger
sont incapables de le faire, c'est inacceptable, vient de
rugir une nouvelle étude.
Nouvelle étude, mais
différente de ses semblables: plutôt que
de recenser les animaux un par un, elle s'est concentrée
sur les "trous noirs" des réserves et autres parcs
naturels. Initiative de deux organismes non-gouvernementaux,
cette étude a été spécialement
réalisée en vue du cinquième Congrès
mondial des parcs, de l'Union internationale pour la conservation
de la nature (UICN), qui a lieu jusqu'au 17 septembre en
Afrique du Sud.
On recense quelque 102 000 sites protégés
à travers le monde, rappelle ce rapport. Ils couvrent
quelque 19 millions de kilomètres carré, soit
l'équivalent de 11,5% des terres de la planète,
ou l'équivalent d'un territoire plus grand que la
Chine. En 1962, seulement 2 millions de kilomètres
carré étaient protégés.
Il y a donc progrès, indéniablement.
Mais le travail est non seulement loin d'être complété,
la portion du travail qui est déjà complétée
est plein de trous, a dit Ana Rodrigues, chercheure principale
attachée au groupe de lobbying Conservation International
(Washington). Les réserves oublient des "régions-clefs"
de la biodiversité; elles laissent totalement sans
protection quelque 700 espèces faisant partie de
la "Red List" de l'UICN -la liste des espèces menacées-
autant des oiseaux (223 espèces) que des mammifères
et des amphibiens (346 espèces). "Chacune glisse
dans les fentes du plancher" -l'expression est de Mme Rodrigues.
Solution proposée: agrandir encore
les réserves, et en ajouter d'autres. Faire passer
de 11,5 à 14% des terres émergées la
proportion de réserves naturelles, telle est la principale
proposition contenue dans ce rapport. En ciblant des zones
bien précises, cela permettrait de "récupérer"
les deux tiers des espèces pour l'instant "oubliées".
Mais
il faudra y mettre le coût: alors que les dépenses
mondiales actuelles dans le réseau des parcs et autres
zones protégées serait, selon le rapport,
de 7 milliards$ par année (dont moins d'un milliard
dans les pays en voie de développement), "l'agrandissement"
ferait passer la facture à 23 milliards$ par année.
Pendant les 10 prochaines années.
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