
Le 20 août 2003

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Le labyrinthe
(Agence Science-Presse) - Ceux qui tentent
de dresser l'arbre généalogique des espèces
grâce à la génétique se heurtent
depuis cinq ans à un obstacle imprévu: on
découvre de plus en plus de gènes qui ont
"sauté" d'une espèce à une autre. C'est
le cas chez les bactéries -les bestioles dont le
plus grand nombre de génomes ont été
décodés jusqu'ici- où ces cas de "contamination"
par des morceaux d'ADN étrangers sont plus répandus
qu'on ne l'aurait cru.
Les experts appellent cela un "transfert latéral",
et cela rend considérablement plus difficile la constitution
d'un arbre généalogique: comment savoir si
cette bactérie-ci est l'ancêtre de cette bactérie-là,
si des gènes se sont ainsi promenés d'une
espèce à l'autre au fil des ères?
Le problème n'est toutefois pas insurmontable,
vient d'affirmer, dans la revue Science, Vincent
Daubin, bioinformaticien de l'évolution à
l'Université de l'Arizona. Ses collègues et
lui ont identifié quantité de gènes
qui demeurent "fidèles" à leurs génomes,
peu importent les événements. Un ordre commence
donc à émerger dans le chaos.
Reste à voir quel ordre. Également
interrogé par Science,
W. Ford Doolittle, biologiste à l'Université
Dalhousie d'Halifax (Nouvelle-Écosse) reproche à
cette étude de minimiser l'importance du transfert
latéral. Qu'il y ait des gènes fidèles
ne nous apprend en effet rien sur le rythme auquel d'autres
gènes se promènent d'une espèce à
l'autre (en raison d'une infection par exemple); or, quand
on en est à essayer de dessiner un arbre généalogique
qui s'étend sur 4 milliards d'années, ce genre
d'information prend toute son importance.
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