
Le 20 août 2003

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Humains dans l'espace
(Agence Science-Presse) - Il y a de la place
pour l'humain dans l'espace, mais l'humain n'occupe pas
la bonne place. C'est ce qu'écrit, dans une longue
analyse, le président de la Planetary Society, intervenant
à son tour dans l'éternel débat qu'a
relancé la destruction de la navette Columbia: l'exploration
spatiale doit-elle être l'oeuvre d'humains ou de robots?
Tous deux ont un rôle bien spécifique
à jouer, déclare Wesley T. Huntress dans la
revue américaine Science.
A ceci près que "l'exploration humaine est motivée
par des facteurs sociaux, alors que c'est la science qui
devrait être la motivation".
Et pas qu'un peu, ajoute-t-il, puisque toute
solution à cette impasse dans laquelle est engagé
le programme des navettes devra prendre en considération
les objectifs du vol habité, non pas pour les prochaines
années, mais pour les prochaines décennies.
La Planetary Society est un organisme à
but non lucratif voué à la promotion de l'exploration
spatiale. Huntress est également directeur du Laboratoire
de géophysique de l'Institut Carnegie, à Washington.
L'argument souvent utilisé par les
défenseurs des machines, outre le fait qu'on ne risque
pas de vies humaines, est le coût: il en coûte
tout bêtement moins cher d'envoyer un robot sur Mars,
et les progrès technologiques font miroiter la possibilité
qu'un jour prochain, une machine soit dotée de suffisamment
de dextérité pour accomplir toutes les tâches
qu'on aurait confiées à un explorateur humain.
Mais qu'en est-il de l'intelligence, de l'expérience,
du jugement? Les leçons de 40 années de voyages
là-haut ne sont pas convaincantes pour les machines,
aussi perfectionnées soient-elles. Aucune machine
n'aurait pu improviser autant que les astronautes dans la
réparation du télescope spatial Hubble ni
n'aurait vu ce que le géologue d'Apollo 17 a vu sur
la Lune.
A l'inverser, une bonne partie du travail
confié aux astronautes sur la station spatiale pourrait
être accompli... par des machines! La Nasa y envoie
des hommes et des femmes pour des bêtes raisons de
marketing, et non pour des raisons scientifiques: là
résiderait la grande erreur de l'exploration spatiale
du dernier quart de siècle.
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