
Le 20 octobre 2003

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Guerre dans l'espace: le tour de la Chine
(Agence Science-Presse) - Le taïkonaute
avait à peine remis pied sur Terre que le gouvernement
chinois annonçait déjà un prochain
vol. D'ici un ou deux ans, a-t-on précisé
avec cette absence de détails caractéristique
du programme spatial chinois.
Marche dans l'espace, arrimage entre deux
vaisseaux là-haut, ou pourquoi pas la construction
d'une station spatiale? Tous les scénarios ont été
évoqués, sans préciser s'il s'agit
d'idées en l'air ou de réels projets sur lesquels
planchent des ingénieurs en chair et en os. Mais
le projet d'une sonde automatique envoyée sur la
Lune semble, lui, avoir déjà son calendrier:
d'ici 2006, si tout va bien.
A quoi tout cela rime-t-il, demandait le New
York Times en fin de semaine, tout
en fournissant lui-même la réponse: en
ce début du XXIe siècle, une super-puissance
se doit d'être dans l'espace. "Les raisons ont à
voir avec l'ego et les gains financiers potentiels, mais
aussi avec le fait que les nations les plus puissantes du
monde craignent que l'espace ne soit un jour un théâtre
pour la guerre."
En un sens, il l'est déjà. La
guerre froide entre l'Union Soviétique et les États-Unis
a aussi eu lieu au-dessus de nos têtes: satellites-espions
et autres technologies militaires. En fait, l'armée
a plus souvent qu'autrement eu le haut du pavé dans
l'exploration spatiale, bien que les deux superpuissances
aient pris soin de décrire celle-ci comme étant
réalisée par des civils, à des fins
strictement scientifiques et politiques. La Chine suit exactement
le même parcours: une aventure militaire (elle a elle
aussi ses satellites-espions, ses techniques d'imagerie
à distance et travaille elle aussi à des lasers
anti-satellites), mais enveloppée dans un emballage
de fierté nationale et d'aventure humaine.
Certes, les retombées ne sont pas que
militaires ou politiques: les technologies développées
dans les années 80 pour les satellites-espions sont
aujourd'hui en vente dans les magasins d'électronique.
La Chine profitera elle aussi de ses propres percées.
Mais elle a apparemment décidé
qu'il était temps pour elle de ne plus être
à la remorque des percées effectuées
ailleurs. Et l'ingénieur-chef Xie Mingbao, attaché
au programme spatial chinois, a déclaré au
cours d'une conférence de presse suivant le retour
du taïkonaute, que la Chine était
prête à coopérer "avec tout autre pays"
pour partager et développer de telles technologies.
Les États-Unis ont été traditionnellent
réticents à de telles collaborations avec
Beijing, alléguant que ces technologies pourraient
être utilisées à des fins militaires.
Il est peut-être temps de reconnaître que l'un
ne va pas sans l'autre.
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