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semaine du 20 octobre 2003



Ceci est presque un clone

A leur congrès de l'an dernier, on annonçait une méthode pour trier les embryons. A celui de 1999, la possibilité d'enfanter pour une femme de 70 ans. Cette année, un foetus qui était presque un clone. Que se passe-t-il donc dans la tête des participants de la Société américaine de médecine de la reproduction?

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James Grifo, le scientifique par qui le scandale est arrivé la semaine dernière, n'est pas un novice. Ce chercheur de l'École de médecine de l'Université de New York, qui a dû se rendre jusqu'en Chine pour mener à bien son expérience sans être embêté, faisait la manchette dans cette même page en 1998. Et pour la même raison: un embryon implanté dans un utérus avec une méthode ressemblant dangereusement à celle employée pour le clonage de la brebis Dolly.

On prend l'ovule d'une mère-donneuse, on le vide de son noyau (donc, de son bagage génétique), on remplace celui-ci par le noyau de la future maman, on fertilise le tout avec le sperme du papa, et on réimplante dans l'utérus de la maman.

L'idée ici n'est pas de créer un clone, mais de permettre à une femme de 30 ans souffrant d'une malformation des ovaires -et dont deux fertilisations in vitro auraient déjà échoué- d'avoir un bébé, en "protégeant" le noyau de son ovule par la "carapace" (le cytoplasme) d'un ovule sain. Mais si on avait voulu obtenir un clone de cette femme, c'est à peu près ainsi qu'on aurait procédé, à ceci près qu'on n'aurait pas fertilisé cet ovule "amélioré" par le papa.

Le Dr Grifo a qualifié d'irresponsables ceux qui établissent une comparaison entre sa technique et le clonage.

La nouvelle, annoncée dans le cadre du congrès annuel de la Société américaine de médecine reproductive, a déclenché les hauts cris dans la communauté médicale. Trois foetus ont été implantés dans l'utérus de cette Chinoise de 30 ans avec succès; mais le premier a été avorté par les médecins avant la fin du premier mois, le deuxième est mort à 24 semaines et le second, à 29 semaines.

En 1998, les tentatives de faire croître des foetus avaient échoué aux tout premiers stades de la grossesse. Le Dr Grifo affirme que les fausses couches, cette fois, sont liées au fait qu'il s'agissait d'une grossesse multiple. La plupart des autres experts pointent plutôt du doigt la technique employée qui, disent-ils, a dû provoquer des dommages de nature encore inconnue au futur foetus.

"Vous aurez de la difficulté à trouver des gens qui appuieront" ce geste, a lancé l'expert britannique en médecine reproductive Chris Barratt, de l'Université de Birmingham. Tout comme pour le clonage, on ignore totalement quel type de dommages ce transfert pourrait apporter aux gènes du futur enfant -à supposer que celui-ci finisse bel et bien par naître. Et ce n'est pas tout: on ignore également si le fait d'avoir une petite poignée de gènes de la mère-porteuse -les gènes mitochondriaux, eux qui ne sont pas contenus dans le noyau, mais dans le cytoplasme- ne pourrait pas causer des dégâts chez l'embryon. Bref, on ne sait pas grand-chose.

La procédure -appelée transfert de noyau humain- aurait été incidemment illégale en Grande-Bretagne, parce qu'elle implique manipulation d'embryon, et elle a été déclarée illégale aux Etats-Unis en 1998, après la première tentative de James Grifo.

C'est la raison, a reconnu James Grifo, pour laquelle le travail a été accompli avec des collègues chinois à l'Université Sun Yat-Sen de sciences médicales, à Guangzhou. Mais la technique, une fois complétée l'expérience, a été décrétée illégale en Chine la semaine dernière, a annoncé le gouvernement chinois.

Les résultats ont tout de même été publiés dans une revue américaine, Fertility and Sterility, qui est justement la revue de la Société américaine de médecine reproductive.

 

 


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