
Le 28 mai 2003

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La peur du vaccin: c'est la faute aux médias
(Agence Science-Presse) - Le public a été
"trompé" par les médias: ceux-ci ont réussi
à lui faire croire que le vaccin rubéole-rougeole-oreillons
n'est pas sécuritaire.
C'est l'opinion indignée qui se dégage
d'une analyse britannique de la couverture journalistique
à laquelle a eu droit cette controverse en Grande-Bretagne.
Selon cette analyse, dont le New Scientist a obtenu
copie, au sommet de la controverse, en 2002, au
moins la moitié du public britannique croyait que
les médecins étaient divisés quant
au caractère sécuritaire ou non
du vaccin. Alors qu'en réalité, l'opinion
des médecins n'a jamais varié d'un iota: la
très grande majorité accorde sa confiance
à ce vaccin qui, depuis des décennies, a fait
ses preuves.
Les premiers soubresauts de la controverse
remontent à 1998, lorsqu'un gastroentérologue
de l'Hôpital Royal Free de Londres, Andrew Wakefield,
publie un article dans la revue médicale The Lancet:
il y émet l'hypothèse d'une association entre
le vaccin RRO et l'autisme chez les enfants. Les données
sur lesquelles il s'appuie ne concernaient que 12 enfants,
et ne permettaient de conclure à aucun lien: ce n'était
qu'une hypothèse. Mais le fait que les médias
aient par la suite choisi d'accorder un temps égal
aux "deux côtés de la médaille" a conduit
le public à croire que les deux hypothèses
un lien vaccin-autisme et une absence de lien
étaient d'égale valeur. "Notre étude
confirme que les médias d'information ont joué
un rôle capital", assure au New Scientist Justin
Lewis, de l'École de journalisme de l'Université
Cardiff.
Une hypothèse comme celle soulevée
par Wakefield est indubitablement d'intérêt
public. Mais la question n'est pas là. Une recherche
qui remet en question le caractère sécuritaire
d'un vaccin universellement accepté devrait être
approchée avec la plus grande prudence, autant par
les scientifiques que par les journalistes. Ce qui n'a pas
été le cas, lit-on dans l'étude: sur
561 reportages publiés entre janvier et septembre
2002 et dont la moitié sont concentrés
pendant la "frénésie médiatique" allant
du 28 janvier au 28 février 2002 plus des deux
tiers mentionnaient le lien vaccin-autisme.
Seulement la moitié des reportages
télévisés et un tiers de ceux de la
presse écrite s'appuyaient sur le quasi-consensus
de la communauté scientifique quant au caractère
sécuritaire du vaccin RRO afin de contrebalancer
l'hypothèse Wakefield.
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