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semaine du 26 mai 2003



La douce folie de la vache folle

La vache folle fait-elle moins peur qu'avant? Peut-être, à en juger par la réaction étonnamment tranquille des Américains, face à cette nouvelle d'une vache canadienne contaminée.

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Ils ont fermé leurs frontières à la viande canadienne de bœuf, ce qui était une mesure de prudence normale –et ce n'était pas de nature à déplaire aux éleveurs américains– mais en-dehors de cela, les médias ont tenu un discours très calme. Beaucoup moins paniqué que ce qu'on a pu lire récemment sur le SRAS ou sur le virus du Nil.

On ne sait pourtant toujours rien sur cette vache albertaine "de six à huit ans" et sur son histoire. Dans le pire des scénarios, elle aurait fort bien pu attraper cette encéphalopathie spongiforme bovine en mangeant une nourriture contaminée, nourriture qu'auraient partagées des centaines d'autres bovins. Tout au plus a-t-on pu établir dimanche, 25 mai, que son propre troupeau (150 têtes) était sain de corps, sinon d'esprit.

Le journaliste du New York Times attribue ce calme relatif aux progrès des sciences biomédicales et de la technologie, qui permettent de retracer rapidement l'évolution d'une maladie comme celle de la vache folle, et de bloquer sa progression. Ce qui n'est pas entièrement faux, mais pas entièrement vrai non plus: en Grande-Bretagne, l'épidémie a tout de même infecté 200 000 bovins, et plus de 120 personnes en sont mortes. D'autres encore mourront, parce que la période avant que ne se manifestent les symptômes peut se mesurer en années.

N'empêche qu'on n'en est pas au stade d'un virus comme ceux du SRAS ou du Nil occidental, qu'il est beaucoup plus difficile de contrôler. Est-ce la raison pour laquelle même le réseau de télé Fox, réseau de l'information alarmiste par excellence, assure qu'il n'y a rien à craindre? Personne, rappelle le journaliste, n'a encore pu établir avec certitude le lien entre la vache folle et sa variante humaine, la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Mais on sait que la transmission est tout sauf automatique, puisque des tas de gens, en Grande-Bretagne, ont mangé sans le savoir de la viande contaminée par ces mystérieux prions, et sont toujours là pour en parler. "Il n'y a aucune zone géographique de la Grande-Bretagne où on puisse constater un niveau plus élevé de gens avec la maladie de CJ, et il n'y a aucun cas de CJ parmi les groupes "à risque" tels que les éleveurs, les travailleurs d'abattoirs ou les bouchers."

Le fait qu'on n'ait jamais identifié un seul cas de vache folle aux Etats-Unis est également rassurant pour les mangeurs de hamburger, rappelle le Seattle Times. En fait, le dernier cas recensé en Amérique du Nord remonte à 1993, et il s'agissait d'une vache canadienne… née en Grande-Bretagne. Là-bas, les premiers cas de vache folle ont été signalés en 1986. Et les premiers décès causés par la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, en 1994 (par ailleurs, des centaines de personnes à travers le monde meurent chaque année d'une variante plus ancienne de la maladie de CJ, sans que cela n'ait jamais été associé à la consommation de boeuf). Aucun bovin britannique n'a franchi l'Atlantique depuis 1997.

Les mauvaises langues diront qu'il y a une autre raison à la volonté des Américains de tempérer les ardeurs: c'est que l'impact de cette maladie ne se limite pas à l'industrie du bœuf canadien (revenus de 22 milliards$ par an). Au cours de la semaine dernière, la valeur des actions de... McDonald's a chuté, faisant perdre un milliard et demi à ses investisseurs. A chacun ses priorités...

 


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