Certes,
il y
a eu
Dolly
et quelques
autres
réussites.
Mais
pour
une
petite
poignée
de clonages
complétés
avec
succès,
il s'en
est
trouvé
des
centaines
qui
ont
échoué
avant
la ligne
d'arrivée.
Rien
qu'avec
les
primates,
le taux
de succès
est
toujours
de zéro:
après
six
années
d'expériences
sur
plus
de 700
ovules,
l'Université
de Pittsburgh
baisse
les
bras.
La
technique
actuelle,
explique
Gerald
Schatten,
de l'École
de médecine,
dérobe
aux
ovules
deux
protéines
dont
ces
ovules
ont
besoin
pour
se développer.
La technique
en question,
dite
du transfert
de noyau
(ainsi
nommée
parce
qu'elle
retire
le noyau
d'un
ovule
pour
le remplacer
par
un autre
noyau,
celui
de l'animal
que
l'on
désire
cloner),
qui
a été
employée
pour
cloner
la brebis
Dolly,
"paralyse
l'ovule":
ces
deux
protéines-clefs
disparaissent,
sans
qu'on
sache
pourquoi.
Rappelons
que
c'est
à
l'intérieur
du noyau
que
loge
l'ensemble
du bagage
génétique,
et que
si l'on
veut
cloner
ce bagage
génétique
on n'a
donc
d'autre
choix
que
de transférer
tout
le noyau.
Est-ce
que
les
quelques
rares
réussites
de clonages
du côté
des
souris
et des
brebis
l'ont
été
parce
que
leurs
ovules
contiennent
des
"copies
de sûreté"
(back-up)
de ces
protéines?
C'est
ce qu'affirme
Schatten,
à
la lumière
d'une
étude
dont
les
résultats
paraissent
dans
la dernière
édition
de la
revue
Science.
De quelque
façon
qu'on
essaie,
affirme-t-il,
il est
impossible
de retirer
le noyau
d'un
ovule
sans
du même
coup
faire
disparaître
ces
fameuses
protéines.
Et sans
ces
protéines,
soit
la cellule
n'a
plus
la capacité
de se
diviser
(en
2, 4,
8, etc.)
soit
elle
se divise
incorrectement
(les
chromosomes
ne se
dédoublent
pas
parfaitement,
avec
pour
résultat
qu'il
en manque
dans
certaines
cellules,
et il
y en
a trop
dans
d'autres).
Résultat:
l'embryon
n'est
pas
viable.
Ce
qui,
évidemment,
jette
un sérieux
doute
sur
les
annonces
de clonage,
autant
celle
du fantaisiste
Raël
que
celle
du Dr
Panayiotis
Zavos,
de l'Université
du Kentucky,
qui
a publié
la semaine
dernière
une
étude
(dont
les
résultats
sont
publics)
où
il affirme
avoir
réussi
à
produire
un clone
humain
dont
l'embryon
se serait
développé
jusqu'à
la "taille"
de 8
à
10 cellules.
Ce qui
ne veut
toutefois
pas
dire
grand-chose:
en 2001,
la firme
américaine
Advanced
Cell
Technology
avait
fait
grand
cas
d'un
"exploit"
similaire:
là
aussi,
ses
embryons
s'étaient
développés
jusqu'à
ce stade,
mais
ils
avaient
été
incapables
de se
développer
davantage
(lire
Le
clone,
la cellule
et les
dollars).
Suffirait-il
de changer
de technique
pour
cloner
avec
succès
des
primates...
et des
humains?
En théorie,
oui,
admet
Roger
Pedersen,
de l'Université
Cambridge,
dans
une
entrevue
accordée
à
la revue
britannique
Nature.
Mais
le problème
est
qu'on
ne connaît
pas
d'autres
techniques:
chez
la femelle,
transférer
le bagage
génétique,
cela
signifie
transférer
le noyau
de l'ovule
au complet.
Également
interrogé
par
Nature,
Tony
Perry,
du Centre
de biologie
développementale
à
Kobe
(Japon),
croit
que
le fait
de fertiliser
cet
ovule
avec
un spermatozoïde
avant
d'effectuer
le transfert
de noyau
pourrait
accroître
ses
chances
de succès
(les
protéines-clefs
seraient
alors
en double),
mais
cette
hypothèse,
envisagée
par
l'équipe
de Schatten,
reste
encore
très
incertaine.
Ces
expériences
de clonage
de singes
rhésus
ont
pour
but,
s'est
empressée
d'expliquer
l'Université
de Pittsburgh,
de créer
des
animaux
à
des
fins
de recherches
médicales,
et non
d'expérimenter
en vue
du clonage
humain.
L'espoir
est
par
exemple
d'avoir
sous
la main
des
animaux
qui
répondraient
de façon
parfaitement
identique
à
des
traitements.