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semaine du 14 avril 2003



Le clonage humain voué à l'échec?

Ils essaient depuis maintenant six ans, mais rien à faire: il y a quelque chose qui ne fonctionne toujours pas lorsque les scientifiques tentent de cloner un animal. Et ils ne sont même pas certains de pouvoir un jour lever l'obstacle.

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Certes, il y a eu Dolly et quelques autres réussites. Mais pour une petite poignée de clonages complétés avec succès, il s'en est trouvé des centaines qui ont échoué avant la ligne d'arrivée. Rien qu'avec les primates, le taux de succès est toujours de zéro: après six années d'expériences sur plus de 700 ovules, l'Université de Pittsburgh baisse les bras.

La technique actuelle, explique Gerald Schatten, de l'École de médecine, dérobe aux ovules deux protéines dont ces ovules ont besoin pour se développer. La technique en question, dite du transfert de noyau (ainsi nommée parce qu'elle retire le noyau d'un ovule pour le remplacer par un autre noyau, celui de l'animal que l'on désire cloner), qui a été employée pour cloner la brebis Dolly, "paralyse l'ovule": ces deux protéines-clefs disparaissent, sans qu'on sache pourquoi.

Rappelons que c'est à l'intérieur du noyau que loge l'ensemble du bagage génétique, et que si l'on veut cloner ce bagage génétique on n'a donc d'autre choix que de transférer tout le noyau.

Est-ce que les quelques –rares– réussites de clonages du côté des souris et des brebis l'ont été parce que leurs ovules contiennent des "copies de sûreté" (back-up) de ces protéines? C'est ce qu'affirme Schatten, à la lumière d'une étude dont les résultats paraissent dans la dernière édition de la revue Science. De quelque façon qu'on essaie, affirme-t-il, il est impossible de retirer le noyau d'un ovule sans du même coup faire disparaître ces fameuses protéines. Et sans ces protéines, soit la cellule n'a plus la capacité de se diviser (en 2, 4, 8, etc.) soit elle se divise incorrectement (les chromosomes ne se dédoublent pas parfaitement, avec pour résultat qu'il en manque dans certaines cellules, et il y en a trop dans d'autres). Résultat: l'embryon n'est pas viable.

Ce qui, évidemment, jette un sérieux doute sur les annonces de clonage, autant celle du fantaisiste Raël que celle du Dr Panayiotis Zavos, de l'Université du Kentucky, qui a publié la semaine dernière une étude (dont les résultats sont publics) où il affirme avoir réussi à produire un clone humain dont l'embryon se serait développé jusqu'à la "taille" de 8 à 10 cellules. Ce qui ne veut toutefois pas dire grand-chose: en 2001, la firme américaine Advanced Cell Technology avait fait grand cas d'un "exploit" similaire: là aussi, ses embryons s'étaient développés jusqu'à ce stade, mais ils avaient été incapables de se développer davantage (lire Le clone, la cellule et les dollars).

Suffirait-il de changer de technique pour cloner avec succès des primates... et des humains? En théorie, oui, admet Roger Pedersen, de l'Université Cambridge, dans une entrevue accordée à la revue britannique Nature. Mais le problème est qu'on ne connaît pas d'autres techniques: chez la femelle, transférer le bagage génétique, cela signifie transférer le noyau de l'ovule au complet. Également interrogé par Nature, Tony Perry, du Centre de biologie développementale à Kobe (Japon), croit que le fait de fertiliser cet ovule avec un spermatozoïde avant d'effectuer le transfert de noyau pourrait accroître ses chances de succès (les protéines-clefs seraient alors en double), mais cette hypothèse, envisagée par l'équipe de Schatten, reste encore très incertaine.

Ces expériences de clonage de singes rhésus ont pour but, s'est empressée d'expliquer l'Université de Pittsburgh, de créer des animaux à des fins de recherches médicales, et non d'expérimenter en vue du clonage humain. L'espoir est par exemple d'avoir sous la main des animaux qui répondraient de façon parfaitement identique à des traitements.

 


En manchette la semaine dernière:
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