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Le 5 octobre 2004


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Les Nobel pour rire 2004

(Agence Science-Presse) - Ils sont de retour. Pendant que le reste de la planète scientifique s'absorbe dans des travaux d'un sérieux à faire frémir, un petit groupe rappelle qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Entre la science des jujubes et le suicide causé par la musique country...

Connaissez-vous le hula-hoop? Oui, ce cerceau que les experts arrivent à faire rouler autour de leur taille pendant des durées invraisemblables et suivant des angles imprévus. Eh bien un physicien s'est penché sur la question, et en est ressorti avec une description qui, mine de rien, pourrait servir en classe, lorsque les élèves ont envie de balancer leurs livres de physique par la fenêtre. En gros, la recherche qui a valu à Ramesh Balasubramaniam, de l'Université d'Ottawa, le Ig Nobel de physique, conclut que si vous voulez devenir un champion du cerceau, vous devez remuer vos genoux de haut en bas, et vos hanches de gauche à droite.

La recherche, parue dans une obscure revue appelée Biological Cybernetics, s'intitule: Coordination Modes in the Multisegmental Dynamics of Hula Hooping.

Les prix ont été remis, comme chaque année, à l'Université Harvard, et la grande majorité des "gagnants", ou un de leurs représentants, étaient là, en chair et en os, pour recevoir leur prix. Comme quoi il n'y a pas de honte à faire rire de soi... même en science!

Egalement lié au secteur artistique, est le Ig Nobel de médecine, pour cette recherche au titre étonnant: les effets de la musique country sur le suicide. Publiée en 1992, elle conclut en effet que le taux de suicide chez les Blancs des villes est plus élevé dans les villes où la musique country est la plus populaire. Quelle preuve faut-il de plus?

Mais le plus surréaliste des prix de cette année est cette histoire de gorille invisible. Deux psychologues, Daniel Simons et Christopher Chabris, ont présenté à différents volontaires un vidéo sur lequel on voyait des gens se lancer un ballon. On y voyait aussi une femme dans un déguisement de gorille en train de marcher à l'arrière-plan... et la majorité des gens n'ont rien vu! Même une fois qu'on leur a dit de surveiller un personnage dans un déguisement, certains n'ont vu que le lancer de ballon!

Pour cette confirmation de l'hypothèse de la cécité d'inattention —l'esprit est à ce point captivé par un élément qu'il ne "voit" plus rien d'autre— les deux chercheurs ont décroché le Ig Nobel de psychologie.

Outre cela:

  • Le Ig Nobel de santé publique: à Jillian Clarke, de l'École des sciences agricoles de Chicago, pour son enquête sur la validité de la règle des cinq secondes; il serait en effet moins sécuritaire de manger des jujubes qui sont tombés sur le sol, une fois écoulé ce délai de cinq secondes (le temps qu'il faut apparemment aux bactéries pour "sauter" sur le jujube!).
  • Le Ig Nobel de chimie: à la division de Grande-Bretagne de Coca-Cola, pour sa technologie permettant de transformer de l'eau contaminée de la Tamise en une eau embouteillée... qu'il a fallu finalement retirer des étalages, pour présence d'un produit cancérigène.
  • Le Nobel de biologie: à Ben Wilson (Université de Colombie-Britannique), Lawrence Dill (Université Simon Fraser, C.B.), Robert Batty (Association écossaise des sciences de la mer), Magnus Whalberg (Université de Aarhus, Danemark) et Hakan Westerberg (Bureau suédois des pêches) pour avoir démontré que les harengs communiquent par... leurs pets.
  • Le Ig Nobel de génie: à Donald J. Smith et son père (Orlando, Floride), qui ont demandé un brevet -et l'ont obtenu- pour un peigne destiné aux... chauves.
  • Le Ig Nobel de littérature: à la Bibliothèque de l'Association américaine des nudistes, pour son travail de conservation de l'histoire des nudistes.
  • Le Ig Nobel de la paix: à Daisuke Inoue (Japon), inventeur du karaoké, une méthode désormais éprouvée pour enseigner la tolérance.

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