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Le 12 octobre 2004


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La femme qui plantait la paix

(Agence Science-Presse) - D'ordinaire, la liste des Nobel "scientifiques" s'arrête à la médecine, la chimie et la physique. Heureuse surprise donc, pour les écologistes, que d'apprendre cette semaine que, selon le comité Nobel, la défense de l'environnement fait désormais partie de la défense de la paix.

La Kenyane Wangari Maathai, 64 ans, n'est en effet pas une politicienne à qui on devrait un traité de paix, une rebelle emprisonnée pendant des décennies pour ses idées politiques comme Nelson Mandela ou la chef de file d'une lutte anti-militariste comme l'abolition des mines antipersonnel. C'est une militante écologiste -une première pour un Nobel de la paix- qui, depuis 1977, est derrière un mouvement de reboisement des régions d'Afrique dévastées par la désertification.

Or, ce mouvement Ceinture verte, né au Kenya, n'est pas seulement une initiative à saveur écologique. Le mouvement a aussi moussé le développement social partout où il est passé, souligne le comité Nobel dans son communiqué.

Il faut se rappeler l'impact dévastateur de la déforestation: avancée des déserts et érosion des sols, recul de l'agriculture, bref, progression de la pauvreté... En plantant 30 millions d'arbres depuis un quart de siècle, les participants au mouvement Ceinture verte ont inversé le processus: l'érosion des sols ralentit, les habitants obtiennent du bois pour la cuisson et des emplois rémunérés pour les femmes -donc, un meilleur niveau de vie pour leurs enfants.

Wangari Maathai est aussi la première femme d'Afrique à remporter le Nobel de la paix. La première femme en Afrique de l'Est et Afrique centrale réunies à décrocher un doctorat; et la première femme du Kenya à diriger un département universitaire. Plusieurs modèles en une seule personne, et une vision d'un monde meilleur.

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