
Le 13 octobre 2004

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A la rescousse des éléphants
(Agence Science-Presse) - Les éléphants
d'Afrique échappent
de peu à un retour du commerce légal de l'ivoire
-au moment où des généticiens affirment
pouvoir retracer l'origine de l'ivoire de contrebande grâce
à son ADN.
Or, le fait de parvenir à identifier
l'origine géographique d'une cargaison d'ivoire saisie
dans un entrepôt du bout du monde pourrait faciliter
la tâche des autorités policières, croient
ces mêmes scientifiques: on pourrait ainsi cerner
petit à petit les zones les plus "à risque"
pour les éléphants -c'est en tout cas ce qui
a motivé ces chercheurs à poursuivre ce travail
depuis des années, à l'Université de
Washington à Seattle.
Ils ont pour cela comparé
les variations génétiques d'éléphants
provenant de 28 lieux d'Afrique. Leurs résultats
sont parus à la fin-septembre dans la revue Proceedings
of the National Academy of Sciences, et ont aussitôt
été salués avec enthousiasme par TRAFFIC,
un réseau international de conservation de la faune
qui travaille de concert avec la Convention sur le commerce
international des espèces menacées (CITES).
Encore que des études récentes
de ces deux groupes s'entendent pour dire que la façon
la plus efficace de combattre la contrebande d'ivoire serait
plutôt des pressions sur les acheteurs de produits
de l'ivoire (bijoux, bracelets, colliers, etc.), la Chine
et la Thaïlande en particulier.
Les éléphants d'Afrique sont
passés de 1,3 million, il y a 30 ans, à environ
un demi-million aujourd'hui. Et bien que le commerce de
l'ivoire soit interdit depuis 1989, le commerce illégal,
lui, demeure florissant: il s'est simplement déplacé,
rapporte la BBC, de la savane vers les forêts, là
où les patrouilles d'hélicoptères ne
peuvent pas repérer les chasseurs.
Depuis deux ans, un mouvement se fait jour,
tout particulièrement parmi certains pays d'Afrique
centrale et de l'Ouest, afin de faire disparaître
cet interdit: les éléphants seraient beaucoup
mieux protégés si le commerce de l'ivoire
était à nouveau légal, allègue
notamment le Kenya, qui réclamait un moratoire de
20 ans. La proposition était à l'ordre du
jour de la rencontre biennale de CITES, en cours depuis
la fin de semaine en Thaïlande, et elle a été
rejetée. Une proposition alternative de la Namibie,
d'autoriser un quota d'exportations de deux tonnes d'ivoire
par année, a également été rejetée.
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