
Le 17 juin 2004

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La musique est dans l'arbre
(Agence Science-Presse) - Il était
une fois un arbre
Grand, fort et, de surcroît,
arborant une belle teinte rouge. Cet arbre fut surutilisé
pendant quatre siècles, au point qu'on craint aujourd'hui
pour son extinction. Et ce, au alors qu'il est devenu le
seul arbre utilisé pour la fabrication des archets
de grande qualité.
Le Pau Brasil, ou Pernambuco, se retrouve
uniquement dans la forêt située aux abords
de la plaine côtière du Brésil. Il a
beau avoir donné son nom au Brésil, dont il
est l'arbre national, il reste méconnu. Son bois
est dune solidité et dune résilience
unique au monde, ce qui lui a notamment valu la faveur des
archetiers. Mais bien avant d'être utilisé
à cette fin, il plaisait pour sa couleur: il a connu
une exploitation abusive par les Portugais entre les 16e
et 18e siècles pour alimenter
le marché de la teinture européenne. Une série
de facteurs, comme les immenses plantations de canne à
sucre, la demande mondiale de bois, la construction dautoroutes
et le développement urbain, ont transformé
une ressource apparemment inépuisable en un objet
rare.
En 1999, alertés par des rumeurs qui
plaçaient le Pau Brasil sur la liste des espèces
menacées dressée par les Nations Unies ce
qui, à toutes fins pratiques, mettrait fin à
son commerce plusieurs archetiers des fabricants
d'archets se sont regroupés en une association
appelée l"Initiative internationale de
conservation du Pernambuco (IICP)". Objectif :
sauver le Pernambuco
et leur profession.
LIICP, à ses débuts en
2001, met sur pied un système dirrigation pour
sauver de la sécheresse une plantation de 100 000
semis de Pau Brasil dans le nord-est du Brésil.
En novembre 2002, un concert bénéfice est
organisé en Autriche et quelques-uns des meilleurs
violonistes et violoncellistes sy produisent, chacun
utilisant un archet fait du bois précieux.
Tout récemment, en novembre 2003, lIICP
a parachevé une entente avec le Centre de recherche
sur le cacao, dans létat de Bahia. Le principe
est simple : pour bien pousser, le plant de cacao a
besoin dombre. Celle-ci lui sera désormais
fourni par les arbres de Pernambuco si les agriculteurs,
reconnaissant leur intérêt dans lentente,
acceptent. De cette façon, en collaborant avec des
organismes locaux, lIICP ne finance plus seulement
des semis ou des plantations de Pau Brasil, elle
contribue à une meilleure compréhension des
enjeux environnementaux chez les agriculteurs et paysans
brésiliens.
- Russ Rymer détaille lhistoire du Pau Brasil
et les actions de lIICP dans
un article du magazine Smithsonian qui est
également un prélude à un livre prévu
pour 2005
Marianne Théorêt-Poupart
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