
Le 16 mars 2004

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Clonage: le blocage américain
(Agence Science-Presse) - Lorsqu'une équipe
sud-coréenne a annoncé le
mois dernier, avoir réussi le premier clonage
de cellules humaines, la réaction de beaucoup de
chercheurs américains a été: voilà
quelque chose qui n'aurait jamais pu se produire chez nous.
Les Etats-Unis seront-ils surclassés par les autres
pays en raison de restrictions légales?
C'est la question que pose en éditorial
la revue américaine Science, et bien qu'elle
ne le demande pas ouvertement, la conclusion est claire:
Washington devrait autoriser la recherche sur des cellules-souches
et le clonage thérapeutique.
Le prétexte de cet éditorial:
quatre semaines après la parution de l'étude
sud-coréenne dans l'édition Internet de la
revue Science, cette étude apparaît
dans l'édition imprimée. Quatre semaines qui
ont fourni "un bon temps de gestation pour les réactions",
écrit le rédacteur en chef, Donald Kennedy.
"L'expérience coréenne illustre certaines
différences internationales... Cette expérience
aurait pu être menée en Israël, en Suède
ou au Royaume-Uni, mais pas aux Etats-Unis", du moins pas
dans des laboratoires financés par l'Etat uniquement
dans des laboratoires financés par le privé.
Parce qu'ainsi en a décidé le
gouvernement américain dès avant l'arrivée
de la brebis Dolly: le clonage -à l'époque,
on ne faisait pas la différence entre cloner un individu
et cloner des cellules- ne saurait être financé
par l'Etat. Et ainsi en a décidé le président
Bush dès son arrivée: pas d'expériences
sur des cellules-souches humaines autres que celles qui
ont déjà été "cultivées"
en laboratoire.
En conséquence, depuis deux ou trois
ans, des pays comme la Corée du Sud et la Chine progressent
à grands pas sur la voie du clonage thérapeutique,
tandis que les Etats-Unis piétinent. "Le futur statut
de telles recherches aux Etats-Unis est assombri par cette
incertitude." Bonne ou mauvaise chose? Pour Science,
c'est clairement une mauvaise chose: parce que la recherche,
que cela nous plaise ou non, va se poursuivre. Mais nombre
de chercheurs ne pourront en utiliser les découvertes,
en raison de blocages légaux.
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