
Le 18 novembre 2004

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La pilule pour les hommes
(Agence Science-Presse) - Est-ce le premier
pas vers "la pilule" pour les hommes? C'est ce que semblent
croire ses concepteurs, des chercheurs américains
et indiens qui détaillent, dans la revue Science,
une expérience de contraception réussie chez
des singes mâles.
Il faut se rappeler que des stratégies
de contrôle des naissances, il y en a beaucoup moins
pour les hommes que pour les femmes. Une des raisons tient
à la production: il est relativement facile de cibler
avec succès un seul ovule par mois; en revanche,
cibler avec succès des millions de spermatozoïdes
par éjaculation est aussi improbable qu'un bouclier
anti-missiles efficace à 100%!
Le vaccin testé par les chercheurs
dont il est question ici est tiré d'une protéine
identifiée en 2001 par Michael O'Rand, de l'Université
de Caroline du Nord à Chapel Hill. La protéine
Eppin, semble être exclusivement masculine: on ne
l'a observée que sur la surface des spermatozoïdes,
ainsi qu'à la surface des cellules des testicules.
Sa fonction n'est pas claire. Mais s'appuyant sur la logique
qui prévaut dans le monde de la vaccination, O'Rand
s'est demandé: si un mâle recevait des anticorps
de cette protéine, cela entraînerait-il un
dysfonctionnement de son sperme?
La stratégie s'est avérée
payante: chez les 13 macaques testés (dont sept avec
le vaccin et les autres avec un placebo) au Laboratoire
de recherche sur les primates de l'Institut indien des science
à Bangalore, aucun de ceux porteurs du vaccin n'a
réussi à faire un bébé. En revanche,
chez les six autres macaques, quatre y sont parvenus. Mieux
encore, et c'était là aussi le but recherché,
cette infertilité masculine a pu être renversée
autrement dit, le mâle a été à
nouveau capable de faire des bébés peu
de temps après l'arrêt des injections.
Problème, et de taille: sur les sept
mâles ayant reçu des injections certains
pendant deux ans il y en a deux qui, lorsque l'étude
a pris fin, n'avaient pas retrouvé leur fertilité.
Les chercheurs sont incapables de dire pourquoi en
fait, ils sont incapables de dire avec certitude pourquoi
ça a fonctionné pour les cinq autres.
Autre problème, mais typique celui-là
de ces études préliminaires: l'échantillon
de macaques est pour l'instant trop petit pour crier victoire.
Ces résultats encourageants ne sont que la première
étape d'un long travail.
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