
Le 20 janvier 2004

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Le retour de la grippe du poulet
(Agence Science-Presse) - Nouveau virus ou
variante d'un vieil ennemi? La grippe du poulet qui a tué
au moins trois personnes au Vietnam, fait resurgir, une
fois encore, la crainte d'une maladie qui "saute"
d'un animal familier jusqu'à nous.
Vieille histoire, diront les connaisseurs.
On se rappellera la bien nommée "panique du poulet"
de décembre 1997 (voir
ce texte), également en Asie, également
en hiver: six personnes en étaient mortes à
Hong Kong. Nouvelle résurgence l'an dernier, alors
qu'on avait noté jusqu'à 80 cas, dont deux
décès, un à Hong Kong et un aux Pays-Bas.
Et le revoilà cette fois encore, en plein hiver comme
de juste.
Dès le 13 janvier, le Centre national
de lutte contre la grippe, à Hong Kong, confirmait
qu'il s'agissait bel et bien du même virus qu'en 1997:
la souche H5N1, ou influenza de la volaille. Neuf autres
enfants morts d'une maladie respiratoire non identifiée
ont été à nouveau testés la
semaine dernière, au cas où eux aussi auraient
été atteints: on attend encore les résultats.
Plus inquiétant encore est que depuis
le mois dernier, le virus a probablement touché des
centaines de milliers, voire plus d'un million de volailles,
entre la Corée du Sud, le Japon et le Vietnam. Surtout
le Vietnam, puisque c'est dès octobre que la maladie
a commencé à y faire des ravages -et c'est
le fait qu'on ne s'en soit pas rendu compte assez tôt
qui a conduit à ce qu'autant de ces volatiles puissent
être impunément vendus dans autant de pays.
Autrement dit, il y a peut-être beaucoup
d'autres cas d'humains atteints par cette H5N1 qui sont
en attente d'un diagnostic -ou qui ont eu une vilaine grippe,
s'en sont sortis, et ne sauront jamais qu'ils ont transporté
avec eux ce virus "étranger".
Quant à savoir pourquoi et comment
le virus "saute" jusqu'à l'homme, on est dans le
noir. Les virus capables de sauter d'une espèce animale
à l'autre sont rares, mais pas au point de constituer
une anomalie. On ne sait pas ce qui provoque la petite mutation
qui rend un virus de la volaille soudain capable de s'attaquer
à l'homme, mais on n'est pas du tout rassuré
de voir la fréquence avec laquelle cela se (re)produit.
Dans leur scénario du pire, les épidémiologistes
envisagent le jour où une telle mutation serait à
l'origine d'une véritable épidémie
contre laquelle les vaccins "classiques" contre
la grippe ne seraient d'aucun effet.
On n'en est pas encore là puisque ce
virus, c'est la bonne nouvelle, semble ne pas être
capable de se transmettre d'humain à humain. Sans
quoi le nombre de cas serait beaucoup, beaucoup plus élevé...
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