
Le 25 mars 2004

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De l'eau sur Mars: quoi, encore?
(Agence Science-Presse) - Trois jours plus
tard, la Nasa n'est toujours pas redescendue de son nuage:
il y a donc eu, jadis, de l'eau salée sur Mars. Et
pourtant, l'agence spatiale a-t-elle
vraiment annoncé quelque chose de neuf?
Pas vraiment, reconnaissent les experts en
chimie et en géologie, tout en applaudissant l'exploit
technique que représente ce petit robot. En réalité,
l'annonce de cette semaine n'est que la deuxième
partie d'une annonce commencée le mois dernier: la
Nasa avait d'abord déclaré qu'une roche analysée
par Opportunity révélait des traces caractéristiques
laissées par de l'eau. Et cette semaine, elle a ajouté
que cette eau était de l'eau salée. Ce qui
n'est pas une surprise, compte tenu de la composition du
sol et de l'atmosphère de Mars.
Plus spécifiquement, le spectromètre
d'Opportunity a détecté dans la roche du brome
en quantité dix fois plus abondante que d'autres
éléments tels que le chlore. Sur Terre, c'est
une caractéristique
des roches qui ont subi l'évaporation d'eau salée.
Ceci étant dit, cette eau est disparue
depuis au moins 800 millions d'années, peut-être
même 2 milliards d'années. Alors qu'en comparaison,
l'eau détectée à la fin-janvier par
la sonde européenne Mars Express, en orbite, cette
eau-là est bien actuelle: de l'eau glacée,
au milieu des glaces carboniques qui enserrent le Pôle
Sud.
Spirit et Opportunity ont tous deux atterri
plus près de l'équateur, sur des plaines sans
grandes aspérités, parce qu'on voulait courir
le moins de risques possibles de les perdre à l'atterrissage.
Et quant à l'eau qui baignait la plaine
où se trouve Opportunity, on
n'en sait rien de plus. Ni sur sa profondeur, ni sur
l'époque de sa disparition, et on risque d'attendre
longtemps avant d'en savoir plus: les traces photographiées
par Opportunity, qui seraient celles des différentes
"couches" de sédiments laissés au fur et à
mesure que la mer avançait et reculait, pourraient
aussi avoir été causées par le vent,
vous expliqueront les géologues.
Les scientifiques de la Nasa, eux, sont formels:
ces traces-là sont caractéristiques de sédiments
abandonnés par un liquide, et non par le vent, mais
nul doute que dans les prochains mois, sinon les prochaines
années, à mesure qu'ils se pencheront sur
le reste des données recueillies par Spirit et Opportunity,
d'autres chercheurs se risqueront à avancer d'autres
hypothèses.
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