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semaine du 22 mars 2004



Disparition

Après les poissons, les oiseaux, les grands singes, les coraux, les végétaux, voici venu le tour des insectes: de nombreuses espèces disparaissent chez eux aussi à un rythme alarmant. Serions-nous entré dans la sixième extinction de masse de l'histoire, après celle des dinosaures?

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Les données continuent en effet de s'accumuler sur l'extinction des espèces. Et cette fois, ce sont les insectes qui en tracent un portrait dramatique. Un suivi à long terme (40 ans) de la faune et de la flore britanniques suggère que les insectes, qui constituent pourtant les êtres vivants les plus résistants aux changements –après les bactéries– sont eux aussi en train de vivre une inquiétante extinction.

Plus précisément: sur 58 espèces de papillons présents dans les îles britanniques, 71% ont décliné ou ont disparu depuis 20 ans. De même pour 54% des espèces d'oiseaux. Et pour 28% des espèces de plantes, si on remonte de 40 ans en arrière.

Ces données étalées sur des décennies sont le fruit des observations patientes de quelque 20 000 naturalistes amateurs. Aucune base de données dans le monde n'a une ampleur comparable (15 millions d'observations, chiffres et tableaux).

Une cause possible de ce déclin est évoquée dans une seconde étude, indépendante de la première et elle aussi parue dans la revue américaine Science: la pollution par l'azote. Une équipe britannique de l'Open University a pris des mesures dans 68 champs à travers les îles britanniques et en arrive à la conclusion que là où le taux d'azote est le plus élevé dans l'herbe, c'est également là qu'on trouve la moins grande variété d'insectes.

Quelle qu'en soit la raison, les experts auraient pourtant cru que le nombre énorme d'insectes les mettait à l'abri d'un pareil déclin –et qui plus est, sur une période de temps aussi courte. Mais s'il n'en est rien, alors ce n'est pas seulement ce petit monde pratiquement invisible à nos yeux qui est en danger: c'est toute la planète qui est dans le trouble.

Les insectes constituent en effet, à eux seuls, quelque 50% des espèces vivantes: une hécatombe chez eux signifierait un bouleversement majeur de la biodiversité, qui se répercuterait d'un bout à l'autre de la chaîne alimentaire. C'est ce qui rend cette étude tout aussi inquiétante, sinon plus, que celles qui, ces dernières années, ont signalé un déclin des plantes, des poissons, de certaines espèces de mammifères et (surtout) des oiseaux.

"Si la même chose se produit à travers le monde, alors nous sommes peut-être en train d'assister à la plus grande hécatombe depuis l'extinction de masse qui a tué les dinosaures il y a 65 millions d'années, écrit le chercheur principal, Jeremy Thomas, du Conseil de recherche sur la nature et l'environnement, qui a piloté l'étude.

Les biologistes s'entendent depuis plusieurs années pour dire que la Terre a vécu, depuis l'émergence des premières formes de vie complexes, cinq extinctions de masse: celle des dinosaures est la mieux connue. Chaque fois, les deux tiers, voire les trois quarts des espèces de la planète ont été éradiquées. La plus sévère aurait eu lieu il y a 250 millions d'années, et certains estiment que jusqu'à 90% des espèces animales et végétales de l'époque auraient été balayées, à la suite d'une catastrophe –pluie de météorites, éruptions volcaniques, explosion de méthane?– qui n'a pas encore été identifiée.

A court terme, qu'est-ce qui peut être fait dans le reste du monde pour limiter un déclin similaire à celui observé en Grande-Bretagne? Protéger les habitats, répondent systématiquement les écologistes: c'est la mesure la plus urgente. Pour le reste, on verra plus tard quand on en saura plus.

 

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