
Le 4 octobre 2005

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Le Nobel de la lumiere
(Agence Science-Presse) - La percée
qui, effectuée il y a 40 ans, a valu cette semaine
à trois chercheurs le Nobel de physique 2005 a permis,
littéralement, de mesurer la longueur d'ondes des
atomes.
Ce Nobel-là sera plus difficile à
expliquer que celui décerné lundi en médecine
(voir ce texte). Il est partagé
en deux:
- d'un côté, l'Américain John Hall,
de l'Université du Colorado et l'Allemand Theodor
Hänsch, de l'Institut Max Planck, en Allemagne;
ils sont les pionniers de la spectroscopie basée
sur le laser. La spectroscopie est l'étude des
spectres lumineux émis par tout ce qui compose
notre Univers: chaque atome, chaque molécule
a ainsi sa propre "signature"; or, grâce à
cet instrument de grande précision qu'est le
laser, on a pu, à partir des années 1960,
mesurer cette signature avec une précision beaucoup
plus grande;
- de l'autre côté, l'Américain Roy
Glauber, de l'Université Harvard qui, grâce
à cette extrême précision atteinte
par ses deux collègues, a pu jeter un pont entre
la science de l'optique et la science encore mystérieuse
de la physique quantique; au point où on parle
aujourd'hui d'optique quantique.
C'est Albert Einstein qui, en 1905, a sorti
la physique de l'impasse où elle se trouvait alors
en établissant que la lumière a une double
personnalité: un rayon de lumière est à
la fois une onde (donc quelque chose dont on peut mesurer
la fréquence: c'est le but de la spectroscopie) et
un nuage de particules (ces particules sont appelées
aujourd'hui photons).
Mais en dépit de ce déblocage,
le comportement de la lumière demeure encore une
source d'interrogations pour les physiciens: en 1963, Roy
Glauber s'est donc lancé dans une quête pour
expliquer le comportement de la lumière au moyen
de la physique quantique. Les travaux menés parallèlement
par Hall et Hänsch lui ont ouvert la porte, lorsqu'ils
ont rendu possible la mesure de la fréquence d'une
onde lumineuse avec une précision allant jusqu'à
la 15e décimale.
Aujourd'hui, cette percée trouve des
applications pratiques dans la fabrication d'horloges atomiques
mesurant le temps avec une précision telle qu'elles
ne prendront pas une seconde de retard avant des millions
d'années, et dans les systèmes de positionnement
(GPS) qui permettent de mesurer un emplacement avec une
précision qu'on n'aurait jamais cru possible il y
a quelques décennies.
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