
Le 4 juillet 2005

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Impact cosmique
(Agence Science-Presse) - La mouche est entrée
en collision avec le ballon de soccer. La nuit dernière,
les ingénieurs terriens ont ainsi ajouté un
autre exploit à leur arc: une rencontre, à
36 700 kilomètres à l'heure, et à 134
millions de kilomètres de la Terre.
La mouche, c'est la sonde américaine
Deep Impact, le ballon, c'est la comète Tempel-1.
Il y a deux jours, la sonde a largué un impacteur,
ou pénétrateur, genre de machine à
laver en cuivre dont la seule et unique tâche était
d'aller se fracasser sur la comète. Pendant que tous
les instrument de Deep Impact, qui passait à 500
km de là, étaient dirigés sur cet impacteur,
dans l'espoir que "l'explosion" permette d'en apprendre
un maximum sur la composition chimique d'une comète
et sur la physique (gravitation, rotation, densité)
qui la gouverne.
Une comète est-elle simplement une
boule de neige sale ou bien est-elle aussi constituée
de roche? Le mois dernier, lors d'un congrès astronomique
tenu à Minneapolis, une équipe dirigée
par Mark Skykes, de l'Institut de science des planètes
(Arizona) avait même suggéré qu'une
comète soit surtout constitué de roche, auquel
cas Deep Impact aurait frappé, c'est le cas de le
dire, un mur.
Mais pourquoi était-il nécessaire
de provoquer ce feu d'artifices le 4 juillet, jour
de l'Indépendance américaine, comme par hasard
alors qu'on peut fort bien étudier la composition
d'une comète en analysant les débris qui s'en
dégagent et qui forment sa célèbre
queue chaque fois qu'elle s'approche du Soleil? A
cela les ingénieurs de la NASA n'ont pas vraiment
répondu depuis le 12 janvier qu'a été
lancée cette sonde (coût total de la mission:
267 millions$). Sinon pour souligner que l'impact qu'a connu
la nuit dernière Tempel-1 est beaucoup plus brutal
(l'équivalent, dit-on, d'une explosion de 4 tonnes
et demi de TNT) et provoque davantage d'éjection
de matière que le simple échauffement dû
au Soleil.
Cet impact pourrait-il aussi servir à
en savoir plus sur l'effort requis si on était un
jour obligé comme dans un film de science-fiction
de faire dévier une comète? C'est en tout
cas la justification "pratico-pratique" qui a été
glissée par la NASA dans les dossiers de presse depuis
janvier. Mais elle est peu convaincante, compte tenu de
la disproportion des forces en présence: Tempel-1
fait 6 kilomètres de large. L'impacteur fait un mètre
de diamètre et un mètre de long. Il n'était
donc qu'un moustique. Pour véritablement faire dévier
ce bolide cosmique de sa course, il faudrait une force des
milliers de fois plus grande. Même Bruce Willis serait
dépassé.
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