
Le 6 septembre 2005

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Tamiflu contre grippe aviaire
(Agence Science-Presse) - Faute d'un vaccin
opérationnel contre la grippe aviaire, les gouvernements
se tournent vers les médicaments appelés antiviraux.
Mais la liste est courte. En fait, il n'y a qu'un médicament
qui prétende à l'efficacité : l'oseltamivir.
Et encore cette efficacité est-elle contestée.
Plusieurs pays ont déjà commencé
à se constituer des réserves de ce médicament,
commercialisé sous le nom de Tamiflu. Son producteur,
le laboratoire suisse Roche, a vu ses ventes multipliées
par sept depuis 2003, et ce n'est sûrement pas près
de s'arrêter. Le comble, c'est qu'on n'est même
pas certain de l'efficacité de ce Tamiflu face à
une vraie épidémie. Son action a été
démontrée dans des tubes à essais et
sur des animaux, mais étant donné le peu de
cas humains, les expérimentations ont été
très limitées. Beaucoup de médecins
pensent donc que ses avantages ne sont pas à la hauteur
des 65 $ US que coûte une prescription.
Le médicament fonctionne en bloquant
une enzyme du virus. De cette manière, il atténue
les manifestations de la grippe et accélère
la guérison. Il peut ainsi éviter les complications
et les hospitalisations, mais pas les décès.
Il doit impérativement être administré
dans les 48 heures qui suivent le début des symptômes.
De récentes études suggèrent
que le Tamiflu aurait également un rôle préventif
: il pourrait réduire de 80% le risque d'infection
de personnes exposées au virus. Un avantage-clef
pour tuer une pandémie dans l'oeuf. Il faudrait par
contre que chaque État constitue des réserves
d'antiviraux pour au moins 25 % de sa population. Ce qui
est loin d'être réaliste dans de nombreux pays
où les moyens manquent plus que la volonté.
Qui plus est, on sait que les virus comme
ceux de la grippe ont tendance à muter. Alors si
des dizaines de millions de personnes prennent ce médicament,
qui dit que le virus ne va pas devenir résistant
au Tamiflu ?
Une autre question se pose. Qui devra bénéficier
de ce traitement en priorité? Une pandémie
toucherait entre 25% et 50% de la population.
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