
Le 17 octobre 2005

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Des réfugiés par millions
(Agence Science-Presse) - Le rapport de lONU
est accablant. Et ses experts doivent être accablés
! Leur défi : mettre
au point une définition du concept de " réfugié
environnemental ".
Les récentes prévisions rendent
laffaire urgente. Déjà, on estime à
20 millions le nombre de personnes, sur l'ensemble de la
planète, qui ont été amenées
à quitter leur lieu de résidence pour échapper
à la détérioration brutale de leur
environnement. Dici cinq ans, rapportaient les médias
la semaine dernière, elles pourraient être
50 millions. Or ces personnes ne sont pas identifiées
en tant que tel par le droit international.
Pour Janos Bogardi, directeur de lInstitut
pour l'environnement et la sécurité humaine
(IESH) de lONU, " les craintes de voir le
nombre de personnes fuyant des conditions environnementales
intenables augmenter de façon exponentielle sont
totalement fondées lorsquon voit le monde expérimenter
les différents effets du réchauffement climatique ",
explique-t-il
en entrevue au Guardian. Pour lui, " cette
nouvelle catégorie de réfugiés doit
trouver une place dans les accords internationaux "
afin de formaliser
les obligations des États à légard
de ces populations.
Les experts de l'Institut soulignent que les populations
touchées par ces phénomènes de
dégradation de l'environnement (désertification,
réduction des réserves d'eau douce, montée
du niveau des mers, etc.) ne reçoivent pratiquement
aucun soutien financier ou matériel, alors que les
victimes de certains désastres particulièrement
médiatisés (tsunamis, ouragans) bénéficient
de toute l'attention de la communauté internationale. Une
définition légale et internationale permettrait
dassurer à ces personnes une meilleure protection.
Le recteur de lUniversité de
lIESH, Hans van Ginkel rappelle donc la nécessité
de définir ce que lon entend par réfugié
" politique, économique et environnemental ".
La distinction sera grande entre ces catégories,
explique le Dr. Bogardi: " si vous voyez un groupe
de jeunes hommes essayer de traverser une frontière,
cest très difficile de dire lesquels sont des
réfugiés environnementaux et lesquels sont
de simples migrants économiques.
La convention de 1951 du Haut Commissariat
aux Réfugiés (HCR) définit le réfugié
comme une personne " craignant avec raison d'être
persécutée du fait de sa race, de sa religion,
de sa nationalité, de son appartenance à un
certain groupe social ou de ses opinions politiques ".
Dautre part, une personne n'est considérée
réfugiée que lorsquelle " se
trouve hors du pays dont elle a la nationalité et
(...) ne veut se réclamer de la protection de ce
pays ". Or louragan Katrina était
un exemple où les personnes sinistrées sont
restées dans leur propre pays. Mais s'il s'était
agi d'un pays plus pauvre, incapable de prendre soin d'eux?
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