
Le 22 février
2005

Retour
au sommaire des capsules
CSI: quand la télé tend la main à
la science
WASHINGTON (Agence Science-Presse) - Si
vous connaissez la série télévisée
américaine CSI (Crime Scene Investigation),
connaissez-vous "l'effet CSI"? C'est l'impact que cette
série a sur les jurés: ils réclament
désormais beaucoup plus souvent des preuves scientifiques
en béton... comme ils l'ont vu à la télé!
La chose réjouit les spécialistes
de la médecine légale, de la ballistique ou
de l'analyse d'ADN, eux dont le travail n'avait jamais été
décrit avec un tel luxe de détails. Mais certains
de ces heureux sont aussi les plus critiques, dont trois
qui ont eu droit à une tribune lors du congrès
de l'Association américaine pour l'avancement des
sciences (AAAS), dimanche à Washington. L'Association
avait en effet choisi de consacrer un atelier à l'effet
CSI, avec extraits vidéo à l'appui...
et une foule abondante dans la salle de l'hôtel Marriott.
Au-delà des félicitations
qu'ils adressent aux auteurs, qu'ont-ils à reprocher
à CSI?
- La reconstitution d'une scène
de crime, qui semble ne prendre que quelques heures, peut
en réalité s'étaler sur des jours.
Et quand c'est compliqué -leurs crimes, à
la télé le sont souvent!- la reconstitution,
même informatique, peut même nécessiter
des semaines de travail.
- Dans la salle d'autopsie, vous ne
verrez jamais un médecin déambuler en civil
à côté d'un cadavre. Masques, lunettes,
gants, protections de plasque, couvre-chaussures... Mais
peut-être les acteurs n'aimeraient-ils pas devoir
porter masques et lunettes qui les dissimulent à
la vue de leur public...
- Détecte-t-on une substance
étrange sur un mur, une main ou un vêtement,
qu'aussitôt un des enquêteurs est capable
de dire: ah oui, c'est ce qu'utilisent les sportifs/fermiers/nettoyeurs
de vitres/éboueurs... Alors qu'en réalité,
explique Max Houck, professeur de science légale
à l'Université de Virgine occidentale, "nous
passons beaucoup de notre temps à faire des recherches
dans la littérature scientifique ou en bibliothèque".
- Parlant de substances et autres indices:
ces enquêteurs déambulent sur la scène
du crime, et les voilà qui, à tous les coups,
découvrent soudain un indice dont ils devinent
tout de suite qu'il est capital. En réalité,
poursuit Houck, sur une scène du crime, on ramasse
tout ce qu'on trouve... et on analyse ensuite!
- Et pourquoi diable, quand ils entrent
dans une pièce sombre, utilisent-ils toujours des
lampes de poche? "Personnellement, j'allume la lumière..."
Pascal Lapointe
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|