
Le 28 mars 2005

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La sécheresse d'un milliard d'années
(Agence Science-Presse) - Les nouvelles de
Mars ne sont pas toutes humides: car elle est aussi, ne
l'oublions pas, une planète affreusement sèche.
Et les dernières analyses confirment qu'elle l'est
bien plus qu'on ne l'imagine. Une équipe européenne
vient de faire à ce sujet un tabac avec des données
qui réjouissent les géologues, à défaut
de réjouir les amateurs de science-fiction.
L'instrument OMEGA (Observatoire pour la minéralogie,
l'eau, la glace et l'activité), a ramassé
tant de données inédites que cette équipe
a pu en tirer six articles distincts (sur le sol, l'air,
la glace), parus récemment dans la revue américaine
Science. OMEGA est l'un des instruments à
bord de la sonde européenne Mars Express, en orbite
là-bas depuis 15 mois.
Entre autres choses, OMEGA a effectivement
détecté des minéraux qui semblent avoir
été altérés par l'eau, mais
aucun qui ne l'a été pendant le dernier...
milliard d'années. Beaucoup de dépôts
minéraux, des sulfates en particulier, qui en disent
long aux experts dirigés par Jean-Pierre Bibringt,
de l'Institut d'astrophysique spatiale d'Orsay, en France.
OMEGA peut voir plus loin dans l'infra-rouge
que toutes les sondes spatiales précédentes,
tandis qu'avec l'aide de son spectromètre, Mars Express
peut "fouiller" le sol plus en détail (une résolution
de 300 à 500 mètres) et plus profondément
que tous les engins qui l'ont précédé.
Il en résulte une carte plus complexe de la chimie
et de la minéralogie de la planète rouge,
révélatrice d'une surface plus diversifiée
que ce qui était connu jusqu'ici.
Mais pas le genre de diversité dont
rêvent les romantiques: "à l'échelle
des temps géologiques, écrivent les chercheurs,
la diversité de la surface provient d'une évolution
combinée de l'histoire magmatique et volcanique de
Mars, sans rôle majeur joué par le CO2 (dioxyde
de carbone). OMEGA n'a découvert aucune preuve que
le CO2 ait pu soutenir un effet de serre à long terme,
qui aurait permis à l'eau de rester stable à
la surface de Mars." De plus, "les observations
d'OMEGA jusqu'ici tendent à confirmer l'hypothèse
d'une perte, très tôt, de l'essentiel de l'atmosphère
martienne".
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