
Le 3 mars 2006

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Mauvaise nouvelle pour les Néandertaliens
(Agence Science-Presse) - Il semble de plus
en plus probable que l'arrivée des Homo Sapiens nous
en Europe ait été une très mauvaise
nouvelle pour les Néandertaliens.
De nouvelles analyse au radiocarbone viennent
en effet de réduire de 7000 à 5000 ans l'écart
entre l'arrivée en Europe de nos ancêtres et
le moment où on en retrouvait aux quatre coins du
territoire. Ce qui s'est passé entre ces deux moments
puis la disparition des tout derniers Néandertaliens,
quelques milliers d'années plus tard, reste sujet
à interprétation: affrontements meurtriers,
ou simplement un de ces nombreux cas où une "espèce
animale" a occupé la "niche écologique" d'une
autre?
Dans tous les cas, il devient encore plus
difficile de nier qu'il y ait un lien entre l'arrivée
des Homo Sapiens et la disparition de leurs cousins Néandertaliens.
Dans une étude publiée récemment
dans Nature, l'équipe de l'archéologue
britannique Paul Mellars, de l'Université Cambridge,
ramène à 46 000 ans l'âge des premiers
humains en Europe plutôt que 43 000 ans
et à 41 000 ans le moment où on les retrouve
éparpillés sur l'ensemble du continent plutôt
que 36 000 ans. Devant une migration aussi rapide, écrivent
les chercheurs, les Néandertaliens n'avaient aucune
chance. "Les hommes modernes avaient de meilleures armes,
un langage plus complexe et étaient mieux organisés."
Bien que mieux adaptés au froid, les
Néandertaliens ont été, au fil des
millénaires, de plus en plus poussés vers
les marges. "Je serais surpris si les deux espèces
avaient coexisté dans quelque lieu que ce soit pendant
plus de 1000 ans", déclare Mellars.
Ce qui a permis cette nouvelle datation, ce
sont des progrès récents dans la datation
par radiocarbone. Cette technologie, basée sur le
rythme auquel se dégradent les atomes de carbone-14
présents dans la matière vivante, a toujours
été reconnue comme moins fiable pour des artefacts
de plus de 23 000 ans: au-delà, la quantité
de carbone-14 qui reste est si minime qu'on court le risque
de sous-estimer l'âge de l'artefact. Au cours des
deux dernières années toutefois, la possibilité
"d'ultra-filtrer" des fragments d'os, littéralement
molécule par molécule, a permis d'obtenir
des échantillons plus "purs" qui conduisent à
des résultats fiables jusqu'à 50 000 ans,
assure-t-on.
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