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Le métal qui ne bougeait pas
(ASP) - Lorsqu'il fait chaud, même les métaux les plus solides
sont affectés: les atomes se mettent à s'agiter avec de plus
en plus de vigueur. Le cas ultime étant celui où le métal
est tellement chauffé qu'il se met à fondre et se transforme,
de ce fait, en liquide: les atomes sont beaucoup plus "agités"
dans un liquide que dans un solide.
En général, nous ne remarquons pas ces changements: les
atomes de la cuiller trempée dans le café sont affectés,
mais pas au point de transformer la cuiller. En revanche, l'imperceptible
variation subie par les atomes formant les minuscules mécanismes
de notre montre peut suffire à décaler celle-ci de quelques
fractions de seconde. Dans le même esprit, le fait de souder les plaques
des super-pétroliers leur fait subir un stress qui peut, à
la longue, s'avérer néfaste.
Pour résoudre ces problèmes, les ingénieurs utilisent
depuis longtemps un alliage appelé Invar -un tiers de nickel et deux
tiers de fer. Pour des raisons qui mystifient les physiciens depuis un siècle,
cet alliage a une expansion extrêmement limitée, quelle que
soit la température du jour ou de la nuit. Cette découverte
a d'ailleurs valu au Suisse Charles Guillaume le Prix Nobel de physique
en 1920.
Eh
bien voici que les secrets de l'Invar sont révélés,
et à la Une de Nature s'il vous plaît. Il se trouve
que ce mélange, auquel vous devez aussi la précision des couleurs
sur vos écrans de télévision ou d'ordinateur, a un
magnétisme particulier. Un nommé R.J. Weiss avait proposé
en 1963 que les atomes de fer se comportaient d'une façon particulière
dans l'invar: ils choisissent entre deux états -deux formes d'alignements,
en quelque sorte; lorsque le métal est chauffé, ces deux alignements
s'annulent mutuellement, réduisant du même coup l'agitation
des atomes. L'article de Nature vient confirmer cette thérie,
en lui ajoutant une pièce qui manquait au puzzle: les états
des atomes sont effectivement divergents, mais au lieu de s'annuler les
uns les autres, ils se réorientent lorsque la température
change, "comme des brins d'herbe sous le vent".
Si vous en avez perdu un bout dans cette explication, peu importe. L'effet,
lui, est bel et bien là: un alliage moins sensible à la chaleur,
donc plus stable -une recette que les ingénieurs aimeraient bien,
à présent, pouvoir reproduire en laboratoire.
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