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Querelles au royaume des planètes
(ASP) - L'astronomie a elle aussi ses querelles, et les découvreurs
qui sont sous les projecteurs des médias ne sont pas nécessairement,
dans cette discipline comme dans toutes les autres, ceux qui
devancent les autres sur le plan scientifique. Parfois, ce sont
tout simplement ceux qui ont un meilleur sens du marketing.
Il y a déjà quatre ans que l'astronome californien
Geoffrey Marcy se voit accuser d'être ce champion du marketing.
Sur les 28 planètes détectées depuis 1995
autour d'autres étoiles que notre Soleil, la majorité
lui sont associées, bien que son rôle au sein des
équipes de découverte n'ait pas été
chaque fois dominant. On se souviendra aussi que, dès
l'automne 1995, sa frustration d'avoir été coiffé
au poteau -la toute première planète avait été
détectée par une équipe suisse- avait été
évidente, et il avait rapidement mis les médias
dans sa poche en baptisant la planète no. 3 " Waterworld
", la " planète d'eau ". Motif : elle tourne
autour de son étoile à une distance qui permettrait
en théorie d'y avoir une température inférieure
à 100 degrés Celsius, permettant donc à
l'eau d'y subsister.
Le problème, c'est que strictement rien ne permettait
d'arriver à pareille conclusion : à titre d'exemple,
Vénus est elle aussi à une distance où,
en théorie, l'eau pourrait subsister, mais la température
y est pourtant de 400 degrés Celsius !
La
controverse Marcy vient de resurgir, et celui-ci n'a, cette
fois, même pas cherché à nier. Il y a trois
semaines, Geoffrey Marcy annonçait que son équipe
avait réussi à prendre une photo. Une photo non
pas d'une de ces planètes, uniquement de l'ombre qu'elle
projette sur son étoile, mais une photo tout de même
: un exploit attendu depuis longtemps, et un moment-charnière
pour les chasseurs de planète. Or voici que le 23 novembre,
apparaît dans l'Astrophysical Journal Letters un
article d'une autre équipe, annonçant la découverte
de cette ombre. Dave Charbonneau et Tim Brown, respectivement
de l'Université Harvard et de l'Observatoire de haute
altitude de Boulder, Colorado, suivaient attentivement l'étoile,
HD209458, depuis que des oscillations régulières,
en 1997 et 1998, avaient révélé la présence
d'une planète lui tournant autour. Sur la base de leurs
calculs, ils estimèrent que la planète devrait
se trouver au bon endroit pour une photo les 8 et 15 septembre.
Ayant effectivement obtenu l'infime variation dans la luminosité
de l'étoile qu'ils attendaient, ils écrivirent
leur article, qu'ils envoyèrent à la revue scientifique.
Avant la parution de l'article, le 7 novembre, Marcy et ses
collègues observèrent à leur tour "
l'ombre " et l'annoncèrent au monde entier. Et cette
observation ne relevait pas du pur hasard : Marcy et ses collègues
avaient été informés de la découverte
de Charbonneau et Brown, et avaient pour cette raison braqué
leurs objectifs sur HD209458.
Devant la fureur que cette " manoeuvre " a déclenchée
sur Internet, Marcy a présenté ses excuses, et
admis avoir erré en publiant un communiqué de presse
sans attendre la publication de l'article de Charbonneau et Brown.
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