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Le Pôle Nord est sur un terrain glissant
(ASP) - Des données de plus en plus précises
révèlent que l'étendue de glace au Nord
de notre planète a rétréci de façon
significative depuis 50 ans. Non seulement diminue-t-elle en
taille, mais également en épaisseur : de trois
mètres à 1,8 mètre, soit une perte de 40%.
Et pour une rare fois, il
semble qu'on puisse clairement désigner l'homme comme
coupable.
Au-delà des ours polaires qui marchent sur une glace
de plus en plus mince, ce chiffre pourrait avoir une grave conséquence
sur l'ensemble du climat. D'autant plus que la tendance ne va
pas s'arrêter demain matin : elle en a pour plusieurs décennies
encore, quoi qu'il arrive, ce qui risque d'amplifier les perturbations
déjà mesurables sur les courants aériens
dans la région, lesquels à leur tour affectent
tout ce qui bouge dans l'atmosphère, tout autour du globe.
L'étendue de la calotte glaciaire est facile à
mesurer : depuis au moins 1953, les observations des marins sont
systématiquement relevées, et les satellites rendent
la tâche encore plus aisée. Son épaisseur,
par contre, c'est une autre paire de manches. Seuls des radars
opérés à partir de sous-marins peuvent en
donner une mesure précise, et ce n'est que depuis le début
des années 90 que cette opération est effectuée
systématiquement par les Américains. Et c'est tout
récemment que des chercheurs, munis de suffisamment de
données, ont pu s'employer à combiner celles-ci
avec d'autres recueillies par des Britanniques et des Soviétiques
depuis aussi loin que 1958. De là découlent deux
études, publiées conjointement par les revues Science
et Geophysical
Research.
Leurs conclusions ne s'arrêtent pas là : l'équipe
du Dr Vinnikov, de l'Université du Maryland, a pu établir
que le rétrécissement de la calotte glaciaire est
beaucoup
plus rapide que ce à quoi on serait en droit de s'attendre
si tout cela était purement naturel. Quant à l'amincissement
de cette calotte, ajoutent le Dr. Johannessen et ses collègues
du Centre d'études environnementales de Bergen, Norvège,
il survient aux dépens des couches de glace qui s'accumulent,
elles aussi naturellement, d'année en année. En
d'autres termes : il y a déficit. La glace perd plus qu'elle
ne crée.
Avant que les êtres humains ne puissent vraiment en
mesurer les conséquences sur le climat, les phoques, ours
polaires, rennes et autres animaux de l'Arctique vont, eux, littéralement
sentir le tapis leur glisser sous les pieds. Car si la glace
est moins épaisse, cela entraîne un taux de mortalité
moins élevé ; moins de nourriture pour les prédateurs
; bref, tout un écosystème qui se retrouve déréglé.
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