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Aide écologique au Tiers-Monde: trou noir

(ASP) - En 1995, le Cameroun recevait une contribution des pays du Nord de 17 millions$ sur quatre ans pour la protection de sa faune et sa flore -dans certains cas, uniques au monde. Aujourd'hui, selon une étude du Global Environment Facility (GEF), un fonds créé par les Nations Unies et la Banque mondiale, ce programme se révèle un échec: pauvrement conçu, mal géré, et miné par des querelles incessantes. L'étude a été complétée il y a plusieurs mois, mais n'a jamais été publiée, révèle le New Scientist dans sa dernière édition.

Le Cameroun est loin d'être isolé: deux grandes études (disponibles sur le site Web du GEF, format Word seulement) concluent que les plans de protection de la biodiversité du GEF dans les pays du Sud souffrent de failles majeures: absence de priorités, peu d'implication des communautés locales, ou des données récoltées tout de travers.

La création du GEF, annoncée lors du Sommet de Rio en 1992 (34 pays lui ont versé depuis 1,4 milliard$), avait pourtant été saluée avec enthousiasme par les pays en voie de développement. Mais depuis, ces derniers ont formulé plainte après plainte: les fonds seraient alloués à des problèmes environnementaux qui préoccupent les gens du Nord, mais rarement à des problèmes criants pour ceux du Sud -par exemple, la désertification. Les groupes écologistes soulignent de leur côté que la Banque Mondiale nuit à l'organisme qu'elle a elle-même créé, puisqu'entre 1993 et 1997, elle a investi 9,4 milliards$ dans des projets liés à l'utilisation d'énergies fossiles, qui accélèrent la dégradation de l'environnement...

 

La vitesse de la pensée

(ASP) - On vient de mesurer la vitesse de la pensée. Des chercheurs de l'Université John Hopkins (Maryland) ont profité d'études menées sur un patient épileptique de 22 ans se préparant pour une chirurgie, études impliquant l'installation, sur sa tête, d'une armée de 174 électrodes. Et ils ont utilisé cet attirail pour calculer la vitesse à laquelle, littéralement, une pensée voyage. Résultat: entre le moment où une image est présentée à cette personne, et le moment où cette image est "enregistrée" par le cerveau, il s'écoule un quart de seconde (pour être exact: 250 à 300 millièmes de seconde). Pour pleinement identifier l'objet sur l'image, il faut un autre quart de seconde. Le processus est encore plus rapide, déclare le neurologue John Hart, lorsque l'objet en question est familier au patient.

 

Météorite martienne: ça continue

(ASP) - Une "signature chimique" suggèrerait que les minéraux détectés dans la météorite la plus célèbre du monde ne seraient pas des preuves d'une vie originaire de Mars. C'est la conclusion à laquelle en arrive une équipe de recherche californienne dans la dernière édition de la revue Science. En août 1996, des collègues à eux avaient affirmé que des structures minérales microscopiques, à l'intérieur de ce caillou, portaient des traces chimiques qui ne pouvaient être le résultat que de processus biologiques. On ne peut au contraire rien affirmer de tel, avance aujourd'hui Mark Thiemens, chimiste à l'Université de Californie, pour qui les traces en question seraient des dépôts de dioxyde de carbone et d'ozone originaires de l'atmosphère martienne. Les résidus qu'auraient pu laisser derrière elles des bactéries martiennes, poursuit-il, auraient laissé une signature chimique révélatrice de celle de l'oxygène qu'on trouve dans l'eau, et non de l'oxygène dans l'atmosphère, puisque la vie dépend d'abord et avant tout de la présence d'eau.

Les auteurs de l'étude d'il y a deux ans, évidemment, ne sont pas d'accord, et se demandent si Thiemens et son équipe ont analysé les mêmes parties de la roche qu'eux pour en être arrivés à de telles conclusions.


Comment tromper un témoin oculaire

(ASP) - Rien de plus facile que de tromper un témoin oculaire... et de le convaincre qu'il a identifié la bonne personne! Ce sont les conclusions d'une étude de deux psychologues de l'Iowa, à paraître dans la prochaine édition du Journal of Applied Psychology. Des conclusions quelque peu inquiétantes lorsqu'on sait que, pour un jury, rien ne vaut le témoignage d'un témoin oculaire qui a l'air sûr de lui.

Nos deux chercheurs ont testé 352 personnes, à qui ils ont fait regarder un vidéo de surveillance au cours duquel un assaillant, dont les traits sont difficiles à distinguer, tue un gardien de sécurité. On a ensuite présenté aux "cobayes" cinq photographies, parmi lesquelles ne figurait pas le tireur, mais qu'on a malgré tout demandé d'identifier. Un tiers des participants s'est ensuite fait dire: "Très bien. Vous avez identifié le bon suspect", le deuxième tiers, "Vous avez identifié le suspect X. Le suspect est Y" et le troisième tiers n'a reçu aucun commentaire.

Comme on s'y attendait, ceux qui avaient reçu un commentaire positif étaient plus confiants que les autres: prêts à aller témoigner en cour sans la moindre hésitation, capables de détailler en long et en large ce qui leur avait fait reconnaître le "bon" suspect, etc. Là où ça devient étonnant, c'est que ceux qui avaient reçu ce commentaire positif semblaient également avoir soudain développé une mémoire exceptionnelle: ils étaient convaincus d'avoir accordé une très grande attention au vidéo, et la vue qu'ils avaient du tireur semblait de loin supérieure à celle des autres. Autrement dit, "un commentaire positif a altéré le rapport des témoins sur presque tous les aspects du processus d'identification". Un excellent truc, concluent les chercheurs, pour fabriquer des témoins crédibles...

 

On prévoit éruptions de chaleur...

(ASP) - Pour la première fois, des données précises permettent de lier éruptions volcaniques et changements climatiques à l'échelle planétaire. Il a fallu pour en arriver à cela compiler les montagnes de données qu'offrent, aux quatre coins de l'hémisphère nord, les arbres, ou plus exactement les anneaux des arbres, qui témoignent, comme on le sait, des changements climatiques vécus au fil des années -et même des siècles. Résultat: un groupe de chercheurs affirme dans Nature que ces données lui permettent d'établir un lien direct entre des périodes de refroidissements globaux et des éruptions volcaniques, y compris des éruptions qu'on n'avait pas prises en considération jusqu'ici, parce que jugées trop peu fortes. A titre d'exemple, le plus sévère "refroidissement à court terme" des 600 dernières années se serait produit en 1601. Or, on sait que le Huaynaputina, au Pérou, est justement entré en éruption en 1600, ce qui laisserait supposer, toujours selon nos chercheurs, que l'ampleur de cet événement aurait été grandement sous-estimée.


Le VLT ouvre un oeil

(ASP) - Le plus grand télescope du monde a ouvert un oeil: et ses constructeurs, les Européens, ont pu récemment dévoiler ses premières images. Une nébuleuse appelée NGC 6302, genre de nuage de gaz éjecté par une étoile morte. Et bien qu'il soit loin d'être terminé, le VLT, du sommet de sa montagne au Chili, peut déjà examiner le ciel avec davantage de détails que n'importe quel autre télescope basé au sol.

Le Very Large Telescope comptera en tout quatre télescopes reliés entre eux. A l'heure actuelle, un seul est terminé; la construction des autres devrait s'étaler sur trois ans.

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