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Rivière sous-marine
(ASP) - Une "rivière" sous-marine, source de chaleur
depuis des millions d'années, aurait
considérablement ralenti son débit depuis un siècle,
ce qui pourrait avoir un impact sur les changements climatiques.
Elles sont deux en fait, ces rivières, une dans chaque hémisphère
de notre planète, et il conviendrait mieux de les appeler courants
sous-marins. Entre autres choses, elles "nettoient" les profondeurs
de leurs impuretés mais aussi, et c'est ce qui nous intéresse
ici, elles amènent de la chaleur. Une analyse indirecte -indirecte,
parce qu'il est impossible de se rendre à ces profondeurs- de la
"rivière" qui voyage vers le Pôle Sud a conduit un
géochimiste marin, Wallace Broecker, de l'Université Columbia,
à conclure que le débit avait diminué jusqu'au tiers
de ce qui était sa vitesse il y a un siècle ou deux, tandis
que la "rivière" de l'Atlantique Nord, elle, était
restée stable. Le chercheur se fait encore plus audacieux, en affirmant
que ce ralentissement ne serait qu'une partie d'un cycle de 1500 ans.
La conséquence d'une telle hypothèse, si elle devait se
vérifier, c'est que l'action humaine sur les changements climatiques
deviendrait encore plus difficile à mesurer. Mais le fait est que
ce n'est, justement, qu'une hypothèse. "C'est une idée
très intéressante et très provocante, résume
pour Science le spécialiste en modélisation des courants océaniques
Jorge Sarmiento, de l'Université Princeton. Mais je suis mal à
l'aise avec les calculs." Car ces calculs, répétons-le,
sont le résultat de mesures indirectes (par exemple, la quantité
de phosphate et d'oxygène dans l'eau de mer, censée demeurer
constante).
Par ailleurs, même si les calculs sont exacts, rien ne les explique:
Broecker lui-même est dans le noir quant au phénomène
qui pourrait expliquer un ralentissement aussi radical de ce courant sous-marin
-et pourquoi celui-ci se produirait uniquement dans les mers du Sud. Il
trace toutefois un parallèle avec des variations encore plus radicales
survenues dans les courants océaniques il y a 11 000 ans -justement
pendant un sommet de la dernière ère glaciaire: les sédiments
de l'Atlantique Nord semblent démontrer que la "rivière"
sous-marine avait considérablement ralenti, voire s'était
arrêtée. L'absence de ces flots de chaleur avait de fil en
aiguille refroidi à peu près tout l'hémisphère
Nord tandis que l'hémisphère Sud, lui, devenait plus chaud.
Broecker postule que quelque chose de similaire se serait également
produit il y a cinq ou six siècles, pendant que s'abattait sur l'Europe
ce qu'on a appelé le Petit âge glaciaire. La nature, conclut-il,
conserve certainement d'autres changements du même genre dans sa besace...
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