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Le calculateur de la génétique
(ASP) - Le décodage fulgurant de notre bagage génétique,
et de celui d'une foule de bestioles, n'engendre pas seulement de l'emploi
du côté des généticiens: il oblige une foule
d'informaticiens et de mathématiciens à tenter de mettre au
point des méthodes de plus en plus efficaces pour décoder
de plus en plus vite des données de plus en plus imposantes. Et pas
seulement des gènes sagement alignés: des protéines
issues de ces gènes, qui apparaissent dans les tableaux à
un rythme tel qu'on ne sait plus quoi en faire; il faut analyser ces protéines,
les faire interagir, en faire disparaître une pour voir ce qui se
passe chez l'autre, etc.: une série d'opérations qui, multipliée
par des dizaines de milliers de gènes, conduit à un nombre
de combinaisons à côté desquelles la loterie est un
jeu d'enfants.
Pour tenter de répondre à la demande de chercheurs débordés,
trois groupes viennent, chacun de leur côté, dans Science
et Nature, de lancer un nouvel algorithme, autrement dit, une méthode
de calcul capable, en théorie, de prédire
le rôle d'une protéine sur la base de certaines de ses propriétés.
L'idée à la base est simple: à partir de ce qu'on
sait déjà des gènes, des protéines et de leurs
interactions, déduire pour telle et telle nouvelle-venue quel sera
son comportement. Dans un cas, il s'agit de classer les protéines
par familles en fonction de leurs rôles, plutôt que par les
séquences des gènes auxquels elles sont rattachées:
un article paru dans Nature décrit comment pas moins de 93
000 liens entre des paires de protéines de la bactérie connue
sous le nom charmant de levure de bière ont ainsi été
découverts.
Si vous n'avez pas compris tout ce qui précède, ne vous
en faites pas: les chercheurs eux-mêmes ne sont pas encore sûr
que ça va fonctionner à tout coup. Mais en attendant, ils
ont l'impression d'avoir obtenu un plan pour progresser un peu plus vite
dans le labyrinthe génétique.
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