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Les généticiens empêtrés
dans la culture
(ASP) - Ce n'est pas tout que de décoder le génome
humain. Il faut aussi se préparer à l'usage que
voudra faire le citoyen de ces connaissances -et il ne faut pas
espérer changer ces usages en quelques années.
Au cours de la troisième journée du congrès
mondial sur le génome humain, à Vancouver, les
participants se sont fait rappeler qu'il y aura autant
de façons d'utiliser ces connaissances... qu'il y a de
cultures sur cette planète.
A ceux qui prétendent que ces informations conduiront
à de la discrimination en fonction des gènes, et
à l'avortement au moindre risque de défaut génétique,
le Dr Bernadette Modell, du Collège universitaire de Londres
a remis les pendules à l'heure en rappelant l'exemple
du dépistage de la thalassémie, une forme grave
d'anémie héréditaire qui nécessite
d'abondantes transfusions de sang et dont la plupart des gens
atteints meurent dans la vingtaine: les campagnes d'information
des années 80 ont permis de réduire le nombre de
bébés atteints, mais n'ont apparemment pas influé
sur le choix d'un conjoint. Les gens "intègrent ça
dans le planning familial", résume-t-elle.
Les scientifiques ne peuvent pas et ne doivent pas intervenir
dans les choix culturels, insiste-t-elle, même si ceux-ci
vont à l'encontre de leurs propres biais: par exemple,
les sociétés où les mariages sont décidés
à l'avance.
Aucun médecin ne parviendra à une campagne d'information
efficace s'il débarque avec ses gros sabots, et tente
de mettre un frein à une pratique bien ancrée au
nom de "sa" vérité. Il vaut beaucoup
mieux y aller par la diplomatie, par de l'information et des
tests de dépistage volontaires, même si cela oblige
à être plus patient. Un autre exemple cité
en cette troisième journée du congrès a
été une expérience menée auprès
d'étudiants d'écoles secondaires de Montréal,
qui aurait contribué à réduire de façon
significative le nombre de bébés nés avec
deux maladies héréditaires courantes parmi deux
des communautés ethniques de cette ville.
L'effort d'information en question remonte aux années
70, et le recul permet d'apprécier son efficacité,
a raconté Charles Schriver, de l'Université McGill,
qui fut un des responsables de ce projet: aujourd'hui, une génération
plus tard, "100% des couples à risque choisissent
de demander conseil sur cette question, et demandent, tel que
recommandé, un diagnostic pré-natal".
(12 avril)
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