En manchette cette semaine:
Le génome n'est pas encore décodé
Archives des capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à
la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Retour
au sommaire des capsules
La vie extra-terrestre dans sa saison morte
(ASP) - Les scientifiques lancés à la recherche
de vie extra-terrestre sont toujours aussi nombreux. Mais ils
viennent de subir deux douches d'eau froide.
" White rock ", un bout de terrain sur Mars que
l'on avait identifié comme étant un dépôt
de sel, dernière trace d'une mer qui se serait jadis retirée,
n'a
finalement rien de tel. C'est ce qu'est venu dire Steven
Ruff, de l'Université d'Etat de l'Arizona, aux participants
du premier congrès d'astrobiologie, qui avait lieu la
semaine dernière au Centre spatial Ames de la Nasa, en
Californie. L'astrobiologie est une " discipline "
forgée de toutes pièces il y a quelques années,
en bonne partie grâce aux fonds de la Nasa : elle prend
la succession de l'exobiologie (le terme existait depuis les
années 50), et y ajoute des chercheurs de disciplines
aussi diverses que l'astronomie et la géologie.
Situé au fond d'un cratère, " White Rock
" est apparu sur des photos prises en 1971 par la sonde
Mariner 9. C'est une zone d'environ 12 par 15 kilomètres,
qui se distingue nettement, par sa brillance, du reste du cratère.
Et qui ressemble de façon troublante aux dépôts
de sel, sur Terre, que l'on retrouve à l'emplacement de
lacs asséchés.
Erreur, constate aujourd'hui Steven Ruff. En analysant cette
zone grâce à un appareil appelé spectromètre
d'émission thermique, à bord de la sonde Mars Global
Surveyor -en orbite autour de Mars depuis trois ans- il a pu
déterminer que la composition de cette " plaine blanche
" n'était en rien différente de tout ce qui
l'entoure. La conclusion est brutale : ce n'est probablement
qu'un amas de sable déposé par le vent, une immense
dune. La différence de brillance s'explique tout simplement
par la différence de texture.
Ce n'est pas la première fois que Mars déçoit
ainsi. Le même phénomène s'était produit
avec Percival Lowell lui-même, cet astronome américain
qui, il y a un siècle, avait vu des " lignes "
sur Mars qu'il avait dit être des canaux construits par
une civilisation vieillissante. Les photos rapprochées
des années 70 ont permis de déterminer que Lowell
n'avait rien pu voir de tel -même les canyons que l'on
croit être les lits d'anciennes rivières étaient
invisibles depuis la Terre. Autrement dit, il a cru voir quelque
chose... et son imagination a fait le reste.
Deuxième douche froide émanant de ce congrès
: l'Univers ne serait pas nécessairement rempli de planètes
semblables à la Terre.
Puisque chaque étoile est un Soleil, et que des planètes
doivent tourner autour de centaines de milliards d'étoiles,
on présume qu'un nombre appréciable de ces planètes
doivent être similaires à la Terre. Eh bien non,
déclare un groupe de chercheurs de l'Université
de Washington. " Il est possible que des galaxies entières
soient vides de planètes comme la Terre et de vie complexe.
"
Peut-être notre région de la galaxie contient-elle
beaucoup de planètes, comme le suggèrent les détections
de planètes géantes autour d'autres étoiles,
depuis trois ans. Mais ce n'est pas le cas partout, affirme l'équipe
dirigée par l'astronome Guillermo Gonzalez : dans des
régions plus éloignées de notre galaxie,
les conditions ne seraient tout simplement pas réunies
pour assister à la naissance de planètes comme
la Terre.
Quelles conditions? Tout simplement, au même titre qu'il
existe, autour d'une étoile, une "zone habitable"
-dans notre cas, c'est la zone où se trouve la Terre,
ni trop près ni trop loin du Soleil- il existerait dans
une galaxie une "zone habitable" : une mince bande
située à la périphérie de la galaxie.
Plus près du centre, disent ces chercheurs, une galaxie
serait stérile : les éléments chimiques
sans lesquels nous ne serions pas là -le fer pour le noyau
d'une planète, le silicium, l'aluminium, etc.- seraient
trop rares pour créer une planète habitable de
taille suffisante. Sans compter que, trop près du centre,
les étoiles seraient trop rapprochées les unes
des autres, de sorte que les nombreux accidents cosmiques -l'explosion
d'une étoile, par exemple- auraient des effets dévastateurs
sur toute forme de vie tentant d'émerger.
Qui plus est, des galaxies entières manquent peut-être
de ces éléments chimiques qui font notre force.
De sorte que, aussi grandes et aussi belles soient-elles, elles
pourraient être entièrement dépourvues de
vie intelligente.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des
semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition
imprimée d'Hebdo-science
et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science?
Contactez-nous!
|