En manchette cette semaine:
La Lune: 30 ans et pas toutes ses dents
Archives des capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs
est une production Agence Science-Presse |
Retour au sommaire
des capsules
Un vaccin contre les trous dans le cerveau?
(ASP) - Si vous êtes directement concerné, vous n'avez probablement
pas manqué cette nouvelle la semaine dernière: des scientifiques
affirment avoir mis au point un vaccin qui parviendrait à ralentir
la progression de la maladie d'Alzheimer chez des souris.
On a tendance à l'oublier, mais l'Alzheimer est tout ce qu'il
y a de physique. Dramatiquement physique: comme les autopsies l'ont révélé,
le cerveau des personnes atteintes s'est transformé littéralement
en un fromage gruyère.
Au fil des ans, plusieurs faux espoirs ont été soulevés.
Les médicaments dont on croyait qu'ils auraient un impact se sont
chaque fois révélés beaucoup moins efficaces. Dans
la dernière édition de Nature, une équipe de
la compagnie Elan Pharmaceuticals de San Francisco lance un nouvel espoir:
celui d'un vaccin.
Il est vrai qu'ils ont eu une foule de connaissances nouvelles sur lesquelles
s'appuyer: ces dernières années, pas moins de quatre gènes
ont été identifiés comme ayant un lien avec le développement
de la maladie -et on s'attend à ce que d'autres soient découverts.
C'est à partir de ces découvertes génétiques
que les chercheurs ont travaillé: en jouant à enlever un gène
puis l'autre chez des souris, ils ont progressivement cerné l'effet
qu'avaient telle et telle substance sur le développement de l'Alzheimer.
Mais la surprise derrière tout cela n'est pas tant d'avoir découvert
un traitement, que ce traitement soit un vaccin. Compte tenu du type de
maladie, on aurait en effet pu croire que le traitement aurait consisté
en une forme de guerre contre la protéine responsable de la destruction
des cellules du cerveau, et non en une forme d'immunisation -ce qui est
la fonction même d'un vaccin. Car c'est bien ce dont il s'agit: le
vaccin, une injection d'une protéine appelée bêta amyloïde,
préviendrait
la formation, dans le cerveau de la souris, des dépôts de cette
même bêta amyloïde, substance traditionnellement associée
à la maladie.
Bien sûr, on ne le répétera jamais assez, c'est de
souris dont il s'agit ici. Bien que les premiers tests sur des humains soient
d'ores et déjà prévus pour l'an prochain, rien
ne garantit que le vaccin sera aussi efficace que sur les souris -sinon
la constation que les gènes, de part et d'autres, sont les mêmes.
Par ailleurs, il y a une autre question, à laquelle aucune souris
ne peut répondre: quand bien même la formation de ces dépôts
serait-elle interrompue, voire même les dépôts déjà
existants éliminés, les dégâts qu'ils ont causés
seraient-ils, eux, éliminés? Ou bien le patient continuerait-il
de confondre les noms, d'oublier ses rendez-vous et ses recettes de cuisine
préférées?
Retour au sommaire
des capsules
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée
d'Hebdo-science et technologie. Vous
voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|