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La Lune: 30 ans et pas toutes ses dents
La conquête de la Lune, avec le recul, n'a vraiment de conquête
que le nom. Et plus grave encore, au moment même où on fête
le 30e anniversaire, deux événements viennent rappeler à
quel point cet événement historique reposait sur un château
de cartes... dont les cartes disparaissent aujourd'hui les unes après
les autres.
Avec le décès de Charles Conrad, on approche tout d'abord
du stade, inquiétant, où il n'y aura bientôt plus un
seul homme vivant pour témoigner de la marche sur la Lune.
Charles Conrad n'avait pas dit: "Un petit pas pour un homme, un
bond de géant pour l'humanité". Il avait dit: "Youpi!"
Celui qui, en descendant de l'échelle d'Apollo 12, était devenu
le troisième homme à marcher sur la Lune, est
décédé le 8 juillet d'un accident de motocyclette,
à l'âge de 69 ans. Ce vétéran de l'exploration
spatiale, qui était allé quatre fois là-haut -la troisième
étant la mission Apollo 12, qu'il commandait, et au cours de laquelle,
le 12 novembre 1970, Alan Bean et lui avaient passé 7 heures et 45
minutes sur la surface lunaire, ne verra donc pas les festivités
que prépare la Nasa pour souligner le 30e anniversaire du premier
débarquement sur la Lune: car c'est en effet le 20 juillet 1969 que
le module lunaire d'Apollo 11, avec à son bord Neil Armstrong et
Edwin "Buzz" Aldrin, se posait sur un territoire appelé
la Mer de la Tranquillité -et entrait à jamais dans l'Histoire.
Moments historiques, certes, qui seront relatés toute la semaine
par les médias américains -comme le Florida Today, qui propose
chaque
jour un article de son édition du même jour, 30 ans plus tôt.
Jusqu'à la prochaine
mission de la navette, celle qui sera la première de l'histoire
à être commandée par une femme, dont la Nasa aimerait
bien qu'elle décolle, comme par hasard, le 20 juillet.
Sauf qu'au moment même où les festivités commencent,
d'autres détails gênants remontent à la surface. Par
exemple, si les astronautes avaient vraiment été dans le trouble
il y a 30 ans, incapables de revenir de la Lune, savez-vous ce que la Nasa
aurait fait? Elle
aurait coupé les communications et les aurait laissés mourir.
L'Agence spatiale américaine a reconnu l'existence de ce plan "de
dernier recours", récemment découvert par des historiens
en vertu de la loi d'accès aux documents gouvernementaux. Le plus
cynique de l'histoire est sans doute que le plan prévoyait même
un discours qu'aurait à prononcer le Président Nixon à
la mémoire de ces héros morts au service de la patrie...
Il semble que le
Lem ait été considéré à l'époque
comme le maillon faible de la mission. Personne n'était en mesure
de garantir s'il serait vraiment capable de repartir de la Lune.
Bien sûr, ils revinrent sains et sauf, et après eux, dix
autres hommes, dont Charles Conrad, à bord d'Apollo 12, 14, 15, 16
et 17, marchèrent sur la Lune. Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui?
Quelques cailloux de Lune, des images télévisées, des
empreintes de pas étrangères sur notre satellite. Et des aviateurs
devenus astronautes au début des années 60, dont la Lune représenta
le point culminant, le mot n'est pas trop fort, de leur carrière.
Douze en tout
et pour tout, devenus depuis consultants, hommes d'affaires (comme Conrad);
l'un d'eux fut sénateur, un autre artiste-peintre, un autre encore...
chercheur de l'arche de Noë. Avec le décès de Charles
Conrad, ils ne sont plus que neuf. Et au rythme où vont les choses
-aucun plan de retour sur la Lune n'est sérieusement envisagé,
ni aux Etats-Unis ni ailleurs- dans 20 ans, il pourrait bien ne plus avoir
sur Terre un seul homme à avoir marché sur un autre monde.
Valait-il la peine de monter si haut pour redescendre si vite?
Section
spéciale du New York Times sur le projet Apollo
Dossier spécial
de CNN
Site officiel de la Nasa pour
le 30e anniversaire d'Apollo 11 |