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Une tempête dans un verre d'eau sale
(ASP) - On appelle ça un désastre, en terme de relations
publiques. L'équipe dont le nom est associée à travers
le monde à la défense de la mer, se retrouve accusée
d'avoir maltraité des baleines. Depuis jeudi, on assiste à
ce
que les anglais appellent du "damage control": depuis Paris
et le Québec, l'organisation Cousteau tente de réparer les
dégâts, de guérir le bobo et surtout, d'expliquer ses
méthodes. Des arguments qui n'ont jusqu'ici pas convaincu les millions
de personnes qui ont vu ces images à la télé.
Et pourtant, les images sont fort peu incriminantes. A voir ce zodiac
fonçant vers un groupe de baleines, en plein Fleuve Saint-Laurent,
près de Tadoussac, Québec, il devient fort hasardeux d'affirmer
que les baleines ont été vraiment heurtées. Elles passent
en groupes bien ordonnées devant l'embarcation, laquelle ne paraît
à aucun moment avoir touché l'un des cétacés.
Quant aux soubresauts attribués à une collision, ils sont
bien davantage le résultat des ondes de choc, connues de tous les
marins du monde, résultant du passage à quelques dizaines
de mètres de là de masses de 55 tonnes.
Dès lors, s'il n'y a pas eu contact, que reste-t-il pour alimenter
cette "affaire Cousteau" qui a valu à l'équipe de
voir révoquée son permis? Il reste le fait que l'embarcation
se soit approchée des baleines par le travers, plutôt que d'aligner
sa trajectoire sur elles, comme c'est généralement l'usage.
Or, dans une entrevue au Devoir, le chef de mission de l'équipe
Cousteau, Bernard Delemotte, estime justement avoir le droit d'utiliser
cette méthode d'approche différente, méthode
qu'il dit avoir mis au point avec le défunt commandant Cousteau
lui-même, au cours de leurs nombreux périples sur les mers
dans le sillage des grands cétacés. Et quand on considère
la taille de ces bestioles, on doit admettre que ce n'est pas sa petite
embarcation qui peut les irriter énormément.
L'incident pourrait par contre relancer le débat sur les baleines
du Saint-Laurent et les bateaux de touristes. Bien que ces derniers n'aient
pas le droit d'approcher les cétacés à moins de 200
mètres, leur nombre s'est multiplié ces dernières années,
amenant des chercheurs québécois à tirer la sonnette
d'alarme: si une seule embarcation, même fonçant à toute
vapeur, ne peut pas causer grands dommages à une bête de 55
tonnes, en revanche, une circulation maritime de plus en plus intense, jour
après jour, peut certainement se mériter, elle, le qualificatif
de "harcèlement".
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