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Pauvre Prince Charles
(ASP) - Les opinions de l'héritier du trône font
jaser cette semaine, en Grande-Bretagne. Le Prince Charles, un
allié précieux des écologistes depuis trois
ans dans l'affaire des aliments transgéniques, est à
nouveau intervenu cette semaine pour dénoncer les scientifiques
qui jouent avec "l'ordre naturel".
Le problème, relève le quotidien britannique
The Independant, c'est que la nature elle-même est,
à
l'état naturel si l'on peut dire, pleine de risques.
Il rappelle l'exemple de Sir Walter Raleigh, celui qui, au XVIe
siècle, a introduit la pomme de terre en Europe: si cela
devait se passer aujourd'hui, la pomme de terre ne serait tpas
acceptée en Europe. Ce produit pourtant naturel, originaire
d'Amérique du Sud, ne réussirait jamais à
passer l'étape des comités sanitaires et autres
organismes de surveillance, pour la simple et bonne raison qu'à
son état naturel, il est riche en... toxines. Jamais une
association de consommateurs n'accepterait que soit mise dans
les assiettes un produit, même après maintes modifications
de la part des agriculteurs, parce qu'on s'inquiéterait
du fait qu'il ait contenu au départ toutes ces toxines.
Et pourtant, rappelle The Indépendant, l'idée
suivant laquelle ce qui est naturel est nécessairement
sain, fiable, bon, est au coeur même de la croisade du
Prince Charles contre les aliments transgéniques. Sa dernière
intervention, radiodiffusée cette semaine, a
choqué plusieurs scientifiques. Martin Bobrow, professeur
de génétique médicale à l'Université
Cambridge, accuse le fils de sa Très Gracieuse Majesté
de dénigrer la science. Tout comme Richard Dawkins, zoologue
à l'Université Oxford, qui se dit attristé
d'avoir entendu son futur chef d'Etat décrire le rationalisme
scientifique comme un ennemi de la protection environnementale.
Le prince et ses conseillers environnementaux -il en a- invoquent
en effet la "nature" face à l'approche "artificielle"
des scientifiques. Son message se résume à cette
idée très simple: les scientifiques devraient rester
à leur place... pour que Dieu garde la sienne.
Qu'aurait-il alors fallu faire, rétorquent ces scientifiques,
contre le virus de la variole, la peste noire ou le choléra,
qui sont tous des oeuvres de la nature? Pourquoi élever
des animaux ou entreposer des graines, alors que la nature en
fournit à l'état, justement, naturel? L'argument
des scientifiques, on le sait, est que la génétique
continue un pas de plus dans l'évolution qu'a connue l'agriculture
depuis 10 000 ans, dans l'espoir de nourrir de plus en plus de
gens, de plus en plus efficacement. Une perspective qui, dans
le cas des OGM, n'a, soit dit en passant, pas encore été
démontrée.
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