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Quand la Méditerranée se prend pour le
Sahara
(ASP) - Vous pensiez que le désert du Sahara était immense?
Vous n'avez rien vu: il suffirait de peu de choses pour que la Mer Méditerranée
ne s'assèche!
En fait, depuis les années 70, on est presque sûr qu'un
tel scénario s'est produit, et pas qu'une fois, il y a entre sept
et cinq millions d'années. Les océanographes s'en sont rendu
compte lorsqu'ils ont remonté des sédiments du fond de la
mer, et y ont trouvé un nombre anormalement bas de fossiles, en plus
d'une épaisse couche de minéraux tels que le sel et le gypsum,
qui se forment quand le sel de mer s'évapore. Si toute la Méditerranée
d'aujourd'hui devait s'évaporer, il se formerait une telle couche
de quelques dizaines de mètres d'épaisseur. Or, les dépôts
observés avaient quelques kilomètres d'épaisseur. Conclusion:
la Méditerranée a dû s'assécher et se réemplir
d'eau salée à plusieurs reprises.
Il se trouve que la Méditerranée est en situation de déficit.
Elle perd davantage d'eau par évaporation qu'elle n'en gagne par
la pluie et l'écoulement des rivières. Mais le déficit
est, pour l'instant, comblé par le détroit de Gibraltar, qui
laisse entrer juste assez d'eau de l'Atlantique. Si ce détroit devait
être bloqué, cela suffirait à faire s'évaporer,
en quelques milliers d'années seulement, l'ensemble de la Méditerranée,
croient les océanographes.
Et c'est donc cela qui s'est produit il y a entre sept et cinq millions
d'années, à plus d'une reprise. La question est: pourquoi?
Aujourd'hui, grâce à Wout Krijgsman, de l'Université
Utrecht, aux Pays-Bas, on a un premier embryon de réponse: les moments
d'asséchement semblent correspondre aux moments où ralentit
ou accélère la formation de la croûte océanique.
Ces modifications auraient pu diminuer le niveau des eaux dans la région
de Gibraltar, au point de limiter considérablement la quantité
d'eau réussissant à franchir le détroit. Et ainsi,
assécher la grande mer. Dans une étude publiée dans
la dernière édition de Nature, les auteurs soulignent
qu'en même temps qu'elle permet de résoudre ce vieux mystère,
leur hypothèse doit s'ajouter aux données grâce auxquelles
nous comprenons un peu mieux, année après année, les
complexes variations des climats de notre bonne vieille planète...
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