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Le p'tit vieux des étoiles
(ASP) - Si vous dites de quelqu'un qu'il ne paraît pas
son âge, c'est que vous n'avez jamais rencontré
un pulsar. L'âge
de l'un d'eux, estimé jusqu'ici à 16 000 ans, pourrait
être en fait de 39 000 ans et peut-être même
-pauvre de lui- 170 000 ans. Ce qui ne changera pas vos vies,
mais pourrait changer celle de bien des astronomes.
Parce qu'un pulsar, appelé aussi étoile à
neutrons, est une excellente horloge cosmique. Ou un métronome
: cet objet tourne sur lui-même à une vitesse incroyablement
rapide, émettant un genre de "flash" radio à
chaque tour, détectable par nos radio-télescopes.
Or, à mesure qu'il vieillit, le pulsar ralentit. Il
tourne moins vite sur lui-même. Et c'est sur le degré
de ce ralentissement qu'on se base pour calculer son âge
-de la même façon qu'un bon mathématicien
pourrait vous dire depuis combien de temps une toupie tourne
sur elle-même en calculant (très vite!) le ralentissement
de son mouvement.
Ceci étant dit, on est en droit de se demander en quoi
l'âge d'un pulsar est aussi important. Eh bien, il faut
savoir qu'un pulsar n'est pas seulement un pulsar, de la même
façon qu'un cigare n'est pas seulement un cigare, comme
disait l'autre. Un pulsar, c'est une étoile extrêmement
dense -à peu près le poids du Soleil dans une boule
d'à peine 10 km de diamètre- qui est tout ce qui
reste d'une étoile géante, après son explosion
finale. L'essentiel de l'étoile est éjecté
dans l'espace -c'est ce qu'on appelle une supernova- tandis que
le reste se contracte, ou plus exactement s'effondre sur lui-même.
Dans ce "reste", la matière est tellement tassée
sur elle-même qu'on voit jusqu'aux atomes se dissocier.
Il ne reste qu'une "mer" de neutrons -d'où l'appellation
d'étoile à neutrons.
L'évolution d'un pulsar s'inscrit donc dans la continuité
de l'évolution d'une étoile. Entre autres choses,
un pulsar est toujours entouré de "coquilles"
de gaz, résultats de l'explosion qui lui a donné
naissance. C'est ce qui a donné une idée à
Bryan Gaensler, du Massachusetts Institute of Technology, et
Dale Frail, de l'Observatoire de radio-astronomie du Nouveau-Mexique.
Dans la dernière édition de la revue Nature,
ils décrivent comment ils ont essayé de mettre
un âge, non sur le pulsar, mais sur les nuages de gaz qui
l'accompagnent, en calculant la vitesse à laquelle ils
se déplacent, et par conséquent, le
temps qu'il leur a fallu, depuis qu'ils ont "quitté"
l'étoile, pour en arriver là. Et c'est là
que ces astronomes en sont arrivés à un total très
différent -39 000 plutôt que "seulement"
16 000 ans. Du moins, pour un pulsar en particulier, le B1757-24,
situé à 15 000 années-lumière d'ici.
Son âge pourrait même dépasser les 150 000
ans, disent-ils, mais il faudrait pour confirmer cette théorie
des calculs plus complexes.
"Cela signifie que le gros de ce que nous pensions savoir
sur la physique des pulsars pourrait être faux", conclut
Gaensler. C'est en effet l'âge de tous les pulsars qu'il
faudra peut-être revoir à la hausse. Ce qui, soit
dit en passant, ne sera pas pour déplaire à plusieurs
spécialistes des pulsars qui, selon Nature, avaient
de plus en plus de mal à concilier, justement, l'âge
présumé des pulsars et le degré de dispersion
de ces nuages de poussière qui les entourent.
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