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A qui la faute, ce cancer?
Le cancer est-il un héritage de vos parents, ou
le résultat de l'environnement -nourriture, mode de vie,
polluants? Un peu des deux, sans doute. Mais beaucoup plus de
l'un que de l'autre.
Est-ce que cette nouvelle vous
a intéressé?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito
Il fut un temps, pas si lointain où, à découvrir
mois après mois les gènes prédisposant à
telle et telle forme de cancer, certains en vinrent à
croire que le cancer était en bonne partie génétique.
A présent, la tendance vient de s'inverser: dans le cadre
de la plus grande étude médicale jamais entreprise
sur des jumeaux, des chercheurs scandinaves viennent de confirmer
que c'est
l'environnement qui surpasse les gènes comme facteur de
risque.
Certes, les gènes jouent un rôle important :
plus du quart des cancers du sein (24%), plus du tiers des cancers
du côlon (35%) et de la prostate (42%), sont indubitablement
d'origine génétique. Mais les deux tiers ou les
trois quarts qui restent sont plutôt liés à
des causes alimentaires, au tabac, à l'exposition à
des substances cancérigènes ou à des infections
virales.
Et encore, ces trois formes de cancer sont les celles où
les causes génétiques semblent aussi fortes. Dans
neuf autres cas, aucune corrélation n'a pu être
trouvée avec les jumeaux, ce qui signifie que les
facteurs "extérieurs" jouent un rôle encore
plus important.
L'étude, parue
dans l'édition du 13 juillet du New England Journal
of Medicine, s'est penchée sur des jumeaux, parce
qu'ils constituent " l'échantillon " idéal
pour distinguer les causes génétiques des causes
environnementales : si un seul des jumeaux développe un
cancer, il faut se demander si les causes ne sont pas dans son
mode de vie, son environnement, plutôt que dans ses gènes.
En fait, c'est plus compliqué que ça, parce
qu'un cancer peut avoir une cause génétique, mais
avoir été déclenché par quelque chose
dans l'environnement. Autrement dit, vous pouvez fort bien être
porteur d'un gène augmentant vos risques d'avoir un cancer,
mais ne jamais avoir ce cancer, parce que ce gène n'a
jamais été " réveillé ".
Ce qui a permis à ces chercheurs de départager
"nature et culture", c'est qu'en combinant les banques
de données de trois pays -Danemark, Suède et Finlande-
certaines remontant jusqu'à 1870, ils ont pu étudier
les dossiers médicaux de 45 000 paires de jumeaux. Parmi
ces paires, 18% avaient un des deux jumeaux atteint du cancer,
tandis que 3% voyaient les deux jumeaux atteints.
L'ampleur
de l'étude risque de la faire passer à l'histoire
de la médecine. D'autant plus que la haute incidence génétique
dans les trois cancers mentionnés plus haut constitue
un élément d'information important pour la communauté
médicale, qui pourra mieux diriger ses efforts. Ces résultats,
explique à Science Stephen Gruber, généticien
du cancer à l'Université Ann Arbor (Michigan) "
rendent très clair que nous n'en savons pas autant que
nous le pensions ".
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