| Semaine du 19 janvier 98 |  |
En manchette cette semaine: Les "vrais" événements de l'année 97 LE KIOSQUE Notre section spéciale:
|
(ASP) - Il existe une mouche, la Cyrtodiopis, dont les femelles choisissent les mâles en fonction de... la largeur de leurs yeux. Il faut dire que cette espèce est justement réputée pour l'envergure démesurée de ses yeux, et les mâles particulièrement gâtés par la nature sont réputés engendrer une descendance plus solide. Le phénomène est suffisamment rare, et la corrélation entre les attributs oculaires et les attributs génétiques suffisamment intriguant, pour s'être mérité rien de moins que la Une de la revue Nature cette semaine.
(ASP) - Dans ce qui est manifestement davantage un bon coup de publicité qu'une expérience scientifique, la Nasa enverra l'automne prochain dans l'espace un astronaute de 77 ans. Et pas n'importe quel: John Glenn fut le premier Américain dans l'espace, et le prototype même du "héros américain" -un prototype dont on espère manifestement qu'il servira encore, en 1998. John Glenn, qui est sénateur de l'Ohio depuis1975, devrait en théorie embarquer sur la navette spatiale Discovery en octobre, à titre de "passager". Ce sera son premier vol dans l'espace depuis ce jour de février 1962 où, à bord de la capsule Friendship 7, il était devenu le troisième du groupe des sept premiers astronautes américains -ce célèbre groupe sur lequel était basé le film "The Right Stuff". Et le premier à faire le tour de la Terre, quelques mois après que les Etats-Unis se furent fait damer le pion par le Soviétique Youri Gagarine.
(ASP) - Celle-là a fait beaucoup moins de bruit que John Glenn. Et pourtant, en même temps qu'il annonçait que l'astronaute John Glenn, 76 ans, embarquerait sur une navette spatiale en octobre, le directeur de la Nasa, Daniel Goldin, annonçait qu'une enseignante de 3e année de l'Idaho, Barbara Morgan, 46 ans, deviendrait la première enseignante dans l'espace -une annonce qu'elle espérait depuis plus de 10 ans. Mme Morgan était l'équipière de relève de
l'enseignante Christa McAuliffe, celle qui connut une fin tragique avec
l'équipage de la navette spatiale Challenger, en janvier 1986. Depuis
ce jour, le programme "Enseignant dans l'espace" était
resté sur une voie de garage. Barbara Morgan avait continué
d'être suivie par la Nasa pendant ce temps, et pendant plusieurs années
avait effectué une fois par mois des voyages à travers le
pays pour l'agence spatiale, à des fins éducatives et de relations
publiques.
(ASP) - On savait déjà que le langage par gestes, utilisé par les sourds-muets, avait ses "accents" d'une région à une autre, au même titre que le langage parlé. Voici que des chercheurs ont constaté que dès l'enfance, des enfants sourds appartenant à deux cultures différentes créent des signes différents. Mieux encore, les signes créés dans une des cultures -que ce soit l'Américaine ou la Chinoise- partagent un certain nombre de ressemblances, liées aux structures linguistiques de ces pays.
(ASP) - Le concept de réchauffement global reste encore sujet à controverse, mais les climatologues américains viennent d'apporter un autre chiffre qui apportera certainement de l'eau au moulin: l'année 1997 fut la plus chaude du siècle. Si la tendance se maintient, la décennie 90 pourrait elle aussi battre un record, et ainsi devenir la plus chaude décennie du siècle.
(ASP) - Une
série de retards mineurs s'est transformée en une crise majeure
qui menace d'affecter cette année le lancement du premier composant
de la future station spatiale internationale, ainsi qu'une mission d'entretien
du télescope spatial Hubble en 1999. Les responsables de la Nasa
ont reconnu au début du mois que les retards annoncés l'automne
dernier dans le développement d'un observatoire spatial des rayons-X
nommé AXAF (Advanced X-ray Astrophysics Facility) empêcheront
son lancement le 27 août par la navette spatiale Columbia, bouleversant
ainsi l'ensemble du calendrier des navettes en 1998-99. Les Martiens: des Terriens (ASP) - La météorite martienne, encore et toujours. Après avoir parlé d'une contamination causée par le microscope électronique lui-même (voir capsule du 8 décembre 1997), deux groupes de chercheurs affirment dans la revue Science que les restes de micro-organismes observés l'an dernier sont en fait des Terriens, et non des Martiens. Ces conclusions sont basées sur l'analyse de deux météorites martiennes, dont celle qui avait tant retenu l'attention l'an dernier (ALH84001). On y trouve effectivement des amino-acides, mais ils sont d'origine terrestre, affirment les chercheurs, qui ont chauffé deux fragments des météorites pour en déterminer la teneur de leur composition en carbone 14. Il en ressort des caractéristiques propres non seulement au carbone 14 bien de chez nous, mais aussi au carbone 14 d'aujourd'hui -une conclusion qui colle donc davantage à l'hypothèse de micro-organismes qui se seraient infiltrés dans la météorite au cours de son séjour sur Terre (les derniers 13 000 ans qu'elle a passée dans les glaces de l'Antarctique) qu'au cours de son séjour sur Mars (il y a des milliards d'années). Prudents, les chercheurs prennent bien la peine de souligner qu'aucune de leurs conclusions "n'écarte l'hypothèse de l'existence d'une forme de vie, passée ou présente, sur Mars". D'autres anayses de la météorite sont prévues. En
attendant, aucun
des clans n'est prêt à céder un centimètre de
terrain. Les auteurs de l'étude de l'an dernier sur la présence
de vie martienne restent fermement assis sur leurs conclusions, et ont déjà
commencé à pointer du doigt ce qu'ils considèrent être
des erreurs ou des oublis dans l'étude de la semaine dernière.
(ASP) - Au début des années 80, la France était
à l'avant-garde de la recherche sur le sida, notamment avec le Dr
Luc Montagnier, qui fut le premier à en identifier le virus. Aujourd'hui,
elle est non seulement à la traîne, mais
on se demande dans les milieux autorisés s'il faut encore prendre
ses efforts en considération. En particulier dans le domaine-clef
qu'est aujourd'hui l'identification de moyens pour combattre le virus VIH.
Interrogés par la revue Science, plusieurs chercheurs de France et
d'ailleurs ont exprimé leur plus vive préoccupation à
ce sujet, pointant du doigt, entre autres, le manque de flexibilité
du système encadrant la recherche dans l'Hexagone, et son caractère
trop centralisateur, qui "récompense la médiocrité",
et met de sérieux obstacles sur la route des jeunes scientifiques.
(ASP) - Difficile d'être plus ambitieux: les responsables du télescope
spatial Hubble proclament avoir
localisé "pratiquement toutes les sources de lumière
visible de l'Univers". C'est ce qui a été révélé
au début du mois dans le cadre d'un congrès de la Société
américaine d'astronomie: il subsisterait peu ou pas du tout de sources
lumineuses au-delà du champ de vision d'Hubble -lequel, faut-il le
rappeler, peut "voir" à plusieurs milliards d'années-lumière,
donc à plusieurs milliards d'années dans le passé,
à une époque où les toutes premières étoiles
commençaient à peine à se former. Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et souvent même, des meilleures!- chaque semaine dans Hebdo-science et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|
