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Pas d'anthrax pour l'héroïne
(ASP) - En Grande-Bretagne, les drogués à l'héroïne
ont dû pousser un grand soupir de soulagement la semaine
dernière -s'ils ont encore le loisir de lire les journaux.
Leur poudre blanche n'était finalement pas contaminée
à l'anthrax, cette substance horriblement toxique, utilisée
au cours du siècle comme arme biologique.
En revanche, on ne sait toujours pas ce qui a causé
la mort
mystérieuse de 37 héroïnomanes de Grande-Bretagne
et d'Irlande, au cours des six dernières semaines.
L'histoire, dont les journaux d'Amérique du Nord n'ont
pas du tout parlé -et ceux d'Europe, à peine plus-
a commencé en Ecosse. Au début de mai, les hôpitaux
de la région de Glasgow s'inquiétèrent de
ce que plusieurs héroïnomanes étaient mort
d'une maladie d'origine inconnue, dont les symptômes ne
s'apparentaient pas à la " banale " surdose.
La sonnette d'alarme fut tirée le 6 mai, lorsque Per Lausund,
de l'Ecole médicale militaire d'Oslo, en Norvège,
envoya sur un forum électronique destiné aux spécialistes
en maladies infectueuses, un message décrivant un héroïnomane
mort de l'absorption d'anthrax la semaine précédente.
Les symptômes étaient similaires à ceux des
Ecossais.
De l'anthrax dans l'héroïne? Les chercheurs se
demandèrent immédiatement si une " cargaison
" n'aurait pas pu être contaminée -volontairement
ou non- par l'anthrax, qui peut rester " endormi "
pendant des années. Les chasseurs de microbes des deux
côtés de l'Atlantique se mirent immédiatement
à l'oeuvre; des médecins, prenant connaissance
de l'affaire, commencèrent à réviser les
cas de morts suspectes chez des drogués; et le public
commença à s'inquiéter d'une " épidémie
à l'anthrax ". Le 19 mai, le ministère britannique
de la santé lançait une alerte européenne.
Le total des décès s'élevait alors à
18 en Ecosse, à 7 en Irlande et à 7 en Angleterre
et au Pays de Galles.
Le 1er juin, les conclusions des laboratoires du Centre de
recherche appliquée en microbiologie du ministère
britannique de la Santé, et du Centre de contrôle
des maladies d'Atlanta, étaient envoyées à
un cercle restreint de spécialistes : l'anthrax n'est
pas responsable de ces décès. Les détails
de leurs analyses ont été publiés la semaine
dernière dans le bulletin Morbidity and Mortality Weekly
Report.
Mais si l'anthrax n'est pas responsable, qui l'est? C'est
la partie non-résolue du mystère. Les seules bactéries
qu'ont pu isoler les laboratoires dans les échantillons
qui leur ont été envoyés ne peuvent provoquer
de tels symptômes. Des soupçons se portent vers
la Clostridia, une famille de plus de 30 bactéries, dont
celles qui causent le botulisme et le tétanos. Certaines
sont difficiles à cultiver en laboratoire, ce qui pourrait
expliquer que les experts n'aient pu les détecter. Le
fait que les personnes atteintes -surtout des femmes- se
soient injectées leur drogue dans le muscle plutôt
dans les veines aurait également pu faciliter la propagation
de ces bactéries.
Il pourrait aussi s'agir d'autres pathogènes, reconnaissent
ces mêmes experts. Les vendeurs d'héroïne ne
sont généralement pas reconnus pour leur sens de
la probité et de l'hygiène...
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