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Une faucheuse à huit pattes à la
rescousse des moissons
(ASP) - Le venin d'une araignée australienne qu'on
incorpore à des céréales génétiquement
modifiées: telle est la solution peu ragoûtante
que des scientifiques américains et australiens proposent
pour détruire les insectes qui dévorent chaque
année environ un tiers de la récolte céréalière
mondiale. Brillante idée... si ce n'est que le venin de
l'arachnide en question est mortel pour l'homme!
Jusqu'en 1980 en effet, date à laquelle un sérum
antivenin fut enfin mis au point, l'Atrax australienne
tuait en moyenne une personne tous les quatre ans. Or, l'équipe
de chercheurs américains et australiens a récemment
démontré que, parmi les toxines qui composent ce
venin, certaines sont malgré tout inoffensives pour l'homme
-mais pas pour les insectes.
Explication : le venin de la bestiole octopède se compose
d'une centaine de toxines. C'est l'effet combiné de ces
quelque 100 toxines qui tue sans discernement. Toutefois, parmi
ces 100 toxines, certaines agissent spécifiquement, soit
sur les insectes, soit sur les primates (dont les êtres
humains). Il s'est donc agi, pour l'équipe de chercheurs,
d'isoler et de tester une à une les toxines agissant exclusivement
sur les insectes. Après trois ans, les scientifiques ont
mis au jour un nouveau groupe de molécules venimeuses
capables de conduire efficacement à leur mort bon nombre
d'insectes.
Asperger les récoltes céréalières
de ces toxines venimeuses aurait sans doute été
l'idéal. Toutefois, produire ces molécules en quantité
suffisante coûterait bien trop cher. Les scientifiques
ont donc suggéré d'implanter le gène responsable
du venin aux plantes céréalières afin qu'elles
produisent elles-mêmes le pesticide. Mais une telle perspective
a soulevé une vive controverse, particulièrement
en Europe où certains chercheurs ont craint que ce nouveau
type de céréales génétiquement modifiées
accroisse, au fil du temps, la résistance des insectes
aux pesticides, mais aussi que le gène en question se
disperse dans l'environnement. Du coup, les scientifiques américains
et australiens proposent une autre stratégie. Ils envisagent
de profiter des virus que l'on inocule déjà aux
larves de mites et de papillons, les plus grands dévoreurs
de moissons, de la façon suivante: en greffant le gène
producteur du venin sur ces mêmes virus. Ainsi, la toxine
ne toucherait plus que les espèces d'insectes visées
(mites et papillons), et seulement eux. Des négociations
sont en cours entre l'équipe de chercheurs et deux firmes
en vue de développer cette technologie.
Mais les scientifiques admettent qu'il sera difficile de convaincre
le public de l'inefficacité du venin sur nous... Eh oui,
Spiderman n'a pas que des adeptes...
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