| Semaine du 21 juin 1999 |  |
En manchette cette semaine: LE KIOSQUE A lire aussi: La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse |
Retour au sommaire des capsules Brevet chimérique sur l'humain (ASP) - La bonne blague a échoué. Mais côté publicité, c'est une réussite. Il y a plus d'un an, un Américain nommé Stuart Newman déposait une demande au Bureau américain des brevets: il voulait breveter rien de moins qu'un hybride homme-animal. Ce qu'on appelle, en langage scientifique, une chimère. C'était ça, la blague. Il n'avait pas véritablement l'intention de breveter, mais il voulait secouer l'opinion publique par ce coup d'éclat. Eh bien le verdict vient de tomber: sa demande a été refusée. Appuyé par l'auteur Jeremy Rifkin (Le Siècle biotech), le "demandeur" a qualifié cette décision de victoire. Parce qu'en réalité, proclame-t-il, de tels hybrides existent déjà: dès le moment où on introduit un gène humain dans un animal -comme cela s'est déjà produit avec des souris, des lapins, des vaches et des brebis- ne crée-t-on pas un hybride? Ou bien, faut-il attendre d'avoir introduit deux gènes? Dix? Cent? Mille? Les deux activitistes espèrent ultimement qu'un moratoire soit imposé sur toute forme de recherche impliquant un franchissement de la barrière des espèces. Certes, le but de ces expériences est d'amener ces animaux "améliorés" à produire des médicaments produits naturellement par le gène en question. Mais le prix à payer est trop lourd, aux yeux de Newman et Rifkin, qui entendent faire appel de la décision du Bureau des brevets. "Le Bureau n'avait présenté aucun critère permettant de distinguer un humain d'un organisme non-humain." Il y a des juristes qui risquent de s'amuser dans les années à venir... Retour au sommaire des capsules
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