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La chasse à la taupe du tabac
(ASP) - Celui qui se cachait derrière un écran de fumée
serait sur le point d'être démasqué, dévoile
cette semaine le New Scientist, poursuivant l'histoire que
nous présentions en manchettes la semaine dernière: au
début des années 90, les géants américains du
tabac auraient eu des "taupes", bref, des espions, au sein de
comités parlementaires, et jusqu'au magazine médical britannique
The Lancet. Une nouvelle qui a jeté la consternation au Lancet, lui
qui ne s'était pourtant jamais privé de taper sur l'industrie
du tabac.
Dans sa dernière édition, le
New Scientist pointe du doigt un suspect: Petr Skrabanek, aujourd'hui
décédé, qui a régulièrement écrit
pour The Lancet (34 articles entre 1974 et 1994). L'éditeur du Lancet
à l'époque s'est toutefois refusé à croire que
Skrabanek, décrit par ailleurs dans un second article du New Scientist
comme "iconoclaste", ait jamais pu accepter de paiements d'une
compagnie de tabac pour des articles "positifs" sur les effets
de la cigarette. Le scepticisme de l'auteur sur cette question était
une chose connue au Lancet, de sorte qu'il n'a jamais eu à rédiger
d'articles non-signés sur le tabac.
Pour Clive Bates toutefois, d'un groupe de pression anti-tabac, il est
possible "d'influencer le débat de manière plus subtile,
par exemple en insistant sur d'autres questions de santé, aux détriments
de celles liées au tabac".
Breveter l'humain
(ASP) - L'Union européenne ne s'opposera pas à ceux qui
veulent breveter les gènes humains. Après une intense campagne
de lobbying, le parlement européen a voté à la mi-mai
une loi qui met fin à une bataille de 10 ans sur la question. Cette
loi permet désormais à quiconque, où que ce soit sur
le territoire de l'Union, de déposer
un brevet sur un groupe de gènes humains, ou des plantes transgéniques.
Chaque Etat devra maintenant ajuster ses lois nationales en conséquence,
puisqu'il n'est censé exister aucune barrière commerciale
entre les 15 Etats de l'Union européenne.
La décision réjouit évidemment l'industrie des biotechnologies,
au centre du lobby depuis 10 ans. Elle est décrite comme un "désastre"
par les opposants, comme Dan Leskien, avocat pour Les Amis de la Terre,
qui alléguaient que le matériel génétique était
la propriété de tous.
Cette législation met de plus l'Union européenne sur un
pied d'égalité avec les Etats-Unis, où une semblable
loi existe depuis longtemps.
Dépister sauve des vies
(ASP) - Au cas où vous en douteriez encore: les tests de dépistage
du cancer de la prostate sauvent vraiment des vies. Et chose étonnante,
c'est seulement la semaine dernière qu'on en a eu, enfin, la première
preuve solide.
Une étude, dirigée par le Dr Réjean Labrie, de l'Université
Laval, à Québec, et dévoilée lors de la conférence
d'ouverture du congrès annuel de la Société américaine
d'oncologie clinique, conclut que l'usage
systématique du test de dépistage sanguin pourrait sauver
entre 27 000 et 39 000 vies chaque année, aux Etats-Unis seulement.
Le
taux de décès consécutifs au cancer de la prostate
serait réduit de pas moins de 69%, si ces tests étaient
généralisés chez tous les hommes de 50 ans et plus,
selon le Dr Labrie, après analyse de données étalées
sur huit ans.
Seul problème: peu de tests sont aussi controversés que
ce test de dépistage systématique du cancer de la prostate
par des prélèvements sanguins. Certains chercheurs mettent
en doute son efficacité pour les hommes de plus de 70 ans. D'autres
mettent en doute la raison même de ce test -rechercher des niveaux
élevés d'une protéine spécifique (la PSA) dans
le sang, censé fournir un indice irréfutable d'un cancer de
la prostate en émergence.
"Je ne suis toujours pas convaincu", a par exemple déclaré
à CNN le Dr Derek Raghaven, de l'Université de Californie
du Sud, en dépit de l'accueil très enthousiaste fait par le
congrès aux résultats du Dr Labrie. L'équipe Labrie
avait à l'origine choisi 46 193 hommes vivant la région de
Québec, et âgés entre 45 et 80 ans. Mais seulement 8137
ont accepté d'être testé. Bien que ce nombre reste très
élevé pour une étude de ce genre, les critiques, sur
le plancher du congrès, ont jugé l'échantillon insuffisant,
au regard de ce qui devait être l'échantillon initial. Pour
Labrie toutefois, le taux de cancer était le même dans le groupe
étudié que chez ceux qui avaient refusé d'être
testés, ce qui donne du poids à ses résultats.
Cancer: le retour des anticorps
(ASP) - Depuis le début des années 80, l'utilisation d'anticorps
pour combattre les cellules cancéreuses avait été mise
de côté: après quelques résultats prometteurs,
on en était arrivé à la conclusion que la toxicité
du traitement avait carrément tué certains patients. En définitive,
le traitement fonctionnait bien avec les souris, mais pas avec les humains.
La revue Science rapporte toutefois dans sa dernière édition
que les
anticorps sont peut-être en train d'effectuer un retour en force.
L'Administration américaine des aliments et drogues vient d'approuver
un tel traitement, et des chercheurs viennent d'annoncer des résultats
prometteurs dans la lutte contre le cancer du sein. Leurs collègues
incitent toutefois à la prudence, et notent que ces "résultats
prometteurs" démontrent en fait que l'anticorps fonctionne mieux
lorsqu'il est associé à un autre médicament.
Une nouvelle super-aspirine?
(ASP) - Les effets bénéfiques de l'aspirine ne sont plus
à démontrer -y compris là où on ne les attendait
pas à l'origine, par exemple chez les gens susceptibles d'être
victimes de maladies cardiaques. Or, voici que des
chercheurs prétendent avoir mis au point une "super-aspirine",
qui pourrait être commercialisée dès l'an prochain:
une pilule qui serait soi-disant plus efficace pour bloquer une enzyme appelée
COX-2, responsable des maux pour lesquels quiconque a eu besoin, un jour
ou l'autre, d'aspirine.
Mais ça ne s'arrête pas là: dans une
deuxième étude sur cette "super-aspirine", des
chercheurs se demandent si elle ne serait pas carrément capable de
ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer. L'hypothèse est
mise sur la table avec des résultats très préliminaires,
et demandera sans nul doute des études plus poussées dans
les mois à venir.
Le satellite qui avait beaucoup voyagé
(ASP) - Il a accompli une première: HGS-1 est devenu à
la mi-mai le premier satellite civil de l'histoire à faire un tour
de Lune. Et
maintenant, il s'apprête à en faire un deuxième.
En fait, l'histoire commence à être rocambolesque. A l'origine,
c'était la solution qu'avait trouvés les ingénieurs
de la compagnie Hughes pour remettre leur satellite de télécommunications,
qui ne voulait plus répondre aux ordres, sur une orbite terrestre
utile: l'envoyer vers la Lune, et profiter de l'attraction de celle-ci pour
le renvoyer vers la Terre -vers, donc, cette orbite qu'il aurait normalement
dû prendre après son lancement, en décembre dernier.
Et ça a marché. Du moins, en partie. HGS-1 a effectué
son tour de Lune le 13 mai, une chose pour laquelle il n'avait jamais été
conçu. Et il est revenu dans les parages de la Terre trois jours
plus tard. Mais pas sur l'orbite espérée. Alors, on va lui
en faire faire un deuxième, ont décidé les ingénieurs.
Le 6 juin, notre astre devrait être frôlé à nouveau
par le petit engin récalcitrant qui pourra se vanter d'avoir vraiment
beaucoup voyagé.
Le sel d'Europe
(ASP) - Les données en faveur de la vie sur Europe, une lune de
Jupiter, continuent de s'accumuler... grain par grain. Cette fois, c'est du sel
qui a été détecté par la sonde américaine
Galileo, annonce-t-on dans la dernière édition de la revue
Science. La surface glacée de cette mystérieuse lune semble
en effet "pavée" par endroits d'immenses régions
de sels hydratés, lequel aurait pu se retrouver là, disent
les chercheurs, s'il y avait un océan sous la glace, un océan
qui, lors de catastrophes (par exemple, la chute d'une météorite),
déborderait pendant un bref instant sur la surface.
Les singes féministes
(ASP) - Connaissez-vous les bonobos? Ce sont des singes ressemblant physiquement
aux chimpanzés, et qui sont pour nous des cousins aussi proches que
les chimpanzés. Mais avec une particularité déroutante:
chez eux, ce sont les femelles qui dominent. Et la sexualité est
dans leurs communautés une façon de... régler les conflits.
On ne trouve les bonobos que dans un seul endroit, les forêts humides
du Congo, et on n'a commencé à les étudier
sérieusement qu'au cours des années 70: auparavant, les experts
les considéraient comme une sous-espèce des chimpanzés.
Mais on s'est depuis rendu compte que leur existence, à elle seule,
remet en question bien des présupposés sur l'évolution:
on avait toujours pris pour acquis que chez les primates, les sociétés
hiérarchisées, avec à leur tête le mâle
qui s'est imposé par sa force, étaient chose normale, sans
doute héritée d'un ancêtre commun aux grands singes
et à nous, qui vivait il y a 6 millions d'années. Or, chez
les bonobos, ce sont les femelles qui ont préséance, par exemple,
pour le choix de la nourriture; il semble qu'on y assiste pas à des
combats féroces pour la domination du clan, mais qu'au contraire
les contacts sexuels soient plus fréquents que chez les chimpanzés,
en particulier lorsqu'il s'agit de faire baisser la tension. Des contacts
sexuels qui, détail intéressant, se font parfois face à
face.
Les bonobos font partie de la liste des espèces en voie d'extinction,
et on ignore pour l'instant si leur existence a été affectée
par la guerre civile qui a ravagé le Congo l'an dernier.
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