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Les découvreurs de l'Amérique
(ASP) - Parti d'Europe, Christophe Colomb a mis le pied en Amérique
il y a 500 ans. Partis d'Asie, les plus anciens Amérindiens connus
ont mis le pied en Amérique il y a 12 000 ans. Hypothèse:
et si en fait, des gens venus d'Asie et d'Europe, avaient mis le pied en
Amérique il y a 25 000 ans?
Le New
Scientist présente à la Une de son édition du 17 octobre
une vaste synthèse d'un problème qui titille archéologues
et anthropologues depuis un siècle, mais qui a pris de l'ampleur
depuis 10 ans: quand donc les premiers humains ont-ils marché en
Amérique? On croyait
tous connaître la réponse: il fut un temps où le
passage était possible, à pied, par le détroit de Bering,
entre la Sibérie et l'Alaska. Qui plus est, les experts ont démontré
que, au cours des 75 derniers milliers d'années, ce passage n'a été
possible qu'à deux reprises, entre deux ères glaciaires: soit
il y a un peu plus de 20 000 ans, soit il y a quelque 12 000 ans. En conséquence,
la migration des premiers Amérindiens a dû se produire lors
de cette deuxième date, puisque les découvertes les plus anciennes
d'ossements et d'outils remontent systématiquement à 10 ou
11 000 ans.
Ca, c'était ce qu'on disait jusqu'à ce que Monte Verde
apparaisse, écrit le New Scientist. Depuis
dix ans, l'archéologue américain Thomas Dillehay affirmait
que les traces d'habitation et les squelettes exhumés dans cette
ville du Chili étaient vieux de 12 500 ans. En janvier dernier, neuf
archéologues envoyés là-bas admettaient pour la première
fois que cette datation semblait fondée.
Entretemps, des linguistes s'étaient penchés sur la question.
Joseph Greenberg, en se basant sur les familles linguistiques amérindiennes,
était arrivé à la conclusion que les migrations s'étaient
effectuées en trois vagues distinctes, commençant il y a 12
000 ans. En 1992, la génétique allait venir à sa rescousse:
prélèvements d'ADN à l'appui, Douglas Wallace, de l'Université
Emory, allait confirmer qu'il y avait bel et bien eu trois vagues migratoires...
mais que la première avait eu lieu il ya 25 000 ans! Et la chose
allait encore se compliquer en 1998: alors que Wallace n'avait trouvé
dans ses prélèvements d'ADN que des traces d'une filiation
asiatique, les plus récents prélèvements révéleraient,
chez des Amérindiens de la région des Grands Lacs, la présence
de gènes européens. Des gènes qui auraient été
là bien avant l'arrivée de Christophe Colomb.
Si tout cela se vérifie, comment justifier qu'on trouve autant
de traces d'occupation vieilles de 10 ou 11 000 ans, mais rien de 18 ou
20 000 ans? "C'est une question de visibilité archéologique,
suggère l'archéologue américain David Meltzer. Les
gens arrivaient sur une terre vierge, riche en ressources et en espace.
Ils ne restaient probablement pas longtemps au même endroit, ce qui
est pourtant ce dont vous avez besoin pour créer des sites archéologiques
visibles."
Génétique: un état de la situation
(ASP) - A quoi sert la génétique? Eh bien, entre autres
choses, à mettre à mal la notion de race, lit-on dans la très
apolitique revue Science cette
semaine. On y rappelle ce qui devrait être une évidence, mais
qui est loin d'être entré dans la tête de tout le monde,
à 14 mois de l'an 2000: "la diversité génétique
semble suivre un continuum, sans démarcation claire entre les différents
groupes". Sans doute est-ce d'ailleurs la raison pour laquelle chaque
projet de recherche désireux d'étudier la "diversité
génétique" d'une région ou autour du globe, est
aussitôt attaqué par toute une série de groupes anti-racistes,
qui ne semblent pas avoir tout à fait saisi l'utilité de la
science...
Mais il y a des secteurs moins sensibles en génétique,
et Science en aborde plusieurs, dans le cadre d'un numéro "spécial
génomes". Avec un "S" à génome, puisqu'il
n'y a pas que le génome humain qui soit intéressant. Comme
en témoigne par exemple ce nouveau programme de 40 millions$ lancé
aux Etats-Unis par la National Science Foundation, le plus gros montant
jamais débloqué par le gouvernement américain pour
la génétique des végétaux. Et ça ne s'arrête
pas là, puisque d'ores et déjà, le Congrès a
approuvé un autre 50 millions$ pour 1999, et pourrait hausser la
cagnotte à 85 millions$ en l'an 2000. Ce sont les lobby derrière
l'industrie des aliments transgéniques qui seront contents...
Le projet génome humain quant à lui, se porte très
bien; beaucoup mieux en fait, que certains ne le craignaient l'an dernier,
alors qu'on jugeait peu probable qu'il parvienne à ses fins dans
les délais fixés. On apprend tout d'abord que tous les principaux
objectifs prévus pour la période 1993-1998 ont été
accomplis. Au terme de la prochaine période, 1998-2003, espère-t-on,
devrait avoir été complété le décodage
de l'ensemble du bagage génétique humain. Un premier "brouillon"
devrait même pouvoir être produit vers la fin de 2001. Au passage,
on prévoit avoir développé de nouvelles technologies
pour étudier les variations des séquences génétiques;
avoir complété le décodage du génome de deux
bestioles plus modestes, le ver Caenorhabditis elegans et la mouche
drosophile; avoir démarré le décodage du génome
de la souris; et comme pour faire bonne figure, le plan quinquennal consacre
même quelques lignes à la nécessité d'étudier
les implications légales et éthiques de ce vaste projet.
Enfin, Science présente dans ce numéro une "carte"
de 30181 gènes humains -sur les quelque 100 000. Cette "carte"
contient deux fois plus de gènes que son "édition"
précédente. Un
site Web spécialisé contient toutes les informations et
annotations nécessaires -mais n'est définitivement pas pour
les non-initiés.
Avantage aux gènes féminins
(ASP) - Et puisqu'on parle génétique: les hommes ont peut-être
fait tout ce qu'ils pouvaient, tout au long de l'histoire, pour répandre
leurs gènes, mais
ce sont les femmes qui ont le mieux réussi. Et il faut pas s'imaginer
que c'est parce que les femmes furent de plus grandes voyageuses: la raison
réside tout simplement dans le fait que, souligne une étude
parue dans l'édition de novembre de Nature Genetics, les femmes
ont, tout au long de l'histoire, été davantage amenées
que les hommes à changer de lieu -de tribu, de village ou de ville-
lorsque venait le temps de "partir une famille".
Les singes savent compter
(ASP) - Les singes peuvent compter jusqu'à huit. Et ce n'est pas
de leur part un simple exercice de mémoire: ils sont bel et bien
capables de comprendre des notions aussi abstraites que "un est plus
petit que deux" et "huit est plus grand que cinq".
Ces résultats, qui enthousiasment les experts en intelligence
animale, se retrouvent dans la dernière édition de la revue
Science, et ont d'ores et ont déjà fait le tour du monde.
Dans
une entrevue accordée au réseau américain ABC,
la chercheure principale, Elizabeth Brannon, déclare: "nous
ne sommes pas sûrs à 100% qu'ils comptent de la même
façon que les humains comptent, mais nous savons que ces animaux
peuvent comprendre la relation entre les nombres... Nous pensons qu'il s'agit
d'une importante preuve du fait que les chiffres ont une réelle dimension
pour les animaux".
Les expériences, réalisées à l'Université
Columbia avec deux singes Rhésus de deux ans, ont consisté
à vérifier s'ils pouvaient non seulement identifier des groupes
d'objets allant de un jusqu'à neuf -pas de problème pour eux
jusqu'à huit; les difficultés commençaient à
neuf- mais surtout, à voir s'ils pouvaient réarranger les
images dans le bon ordre numérique. Rosencrantz et Macduff ont réussi
leurs examens avec mention.
Les concepts mathématiques, qu'il s'agisse des chiffres ou, plus
encore, des notions telles que "plus grand que", ont été
inventés au fil des millénaires, à mesure que les sociétés
émergeant de la préhistoire en ont ressenti le besoin. Par
ailleurs, les psychologues savaient depuis longtemps que même dans
nos sociétés modernes, il fallait attendre l'âge de
deux ans avant qu'un enfant soit capable de maîtriser ces notions
"numériques". Pour ces raisons, jusqu'à récemment,
les experts considéraient que les limites de l'intelligence animale
devaient se trouver là: nul besoin, en effet, de savoir compter,
dans la nature, et encore moins d'être capable de dire si six est
plus grand que quatre. L'étude publiée cette semaine, écrit
Science dans le résumé qu'il en fait, met à mal
ce consensus.
L'homme aux papillons
(ASP) - Il y en a qui dressent des chiens. Jean-Pierre Vesco, lui, dresse
des papillons.
"Celui-là vient suçoter les cadavres", décrit-il
avec admiration. L'entomologiste de Valréas, non loin de la vallée
du Rhône, auquel
le magazine français Sciences et avenir consacre un article,
est en effet un passionné des lépidoptères. Le film
"Microcosmos", acclamé un peu partout plus tôt cette
année, lui doit une scène, unique en son genre au cinéma,
d'envol de 600 papillons. La volière exotique de Jean-Pierre Vesco
abrite 400 individus, et il en naît chaque année 20 000 autres.
Mais pourquoi les papillons? Au départ, raconte-t-il, il y a une
passion d'enfance. Mais c'est aujourd'hui un travail: il est effectivement
un "éleveur professionnel de papillons", reconnu officiellement
par l'autorité française en la matière. Son premier
contrat, il l'a obtenu d'un jardin situé à Vincennes, pour
la production de papillons "&laqno;régionaux". Puis, la
Cité des enfants à la Villette, près de Paris lui en
a réclamé pour sa volière. Et petit à petit,
son entreprise s'est mise à voler de ses propres ailes...
Saviez-vous que les papillons étaient cotés en bourse?
Du moins, une bourse qui leur est spécifiquement consacrée,
où certaines espèces exotiques atteignent des sommes fabuleuses.
Le problème ne tient pas tant à la rareté de ces espèces,
qu'au fait qu'elles peuvent n'exister que dans des zones très isolées,
et difficiles d'accès. Quant à l'élevage, entre la
température qu'il faut maintenir entre 28 et 30 degrés, et
le taux d'humidité à 80%, on comprendra qu'il ne soit pas
à la portée de toutes les... bourses!
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