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L'ordinateur qui n'oubliait pas

(ASP) - L'ordinateur qui n'oublie pas une fois qu'on l'a débranché pourrait bientôt être réalité. La clef: une mémoire "spéciale", aux capacités supérieures, qui conserve les informations qui étaient affichées, même quand on a coupé le courant.

C'est le rêve de tous ceux qui ont déjà perdu des données lors d'une panne d'électricité, mais c'est aussi le rêve des physiciens de l'Institut Max Planck, en Allemagne, qui travaillent depuis plusieurs années à développer une mémoire RAM "ferroélectrique". Ils sont partis du constat suivant: avec les mémoires vives actuelles (RAM, pour random-access memories), l'information est entreposée et transportée par des circuits électriques, jusqu'à ce qu'elle soit transférée sur un support magnétique permanent (ou mémoire morte, la "vraie" mémoire de l'ordinateur). Cette information est sous forme binaire (une série de 0 et de 1, et rien d'autre), chaque zéro et chaque un correspondant à un circuit électrique qui est soit ouvert, soit fermé. Il faut une forme d'énergie pour maintenir ouverts ou fermés ces circuits: en l'occurence, l'électricité. C'est pourquoi, si vous éteignez l'ordinateur, l'agencement de tous ces circuits -ouvert ou fermé- est perdu et oublié.

Le défi, racontent les Allemands dans la revue Applied Physics Letters, consistait donc à faire en sorte que l'ordinateur se souvienne des circuits ouverts et fermés, même si l'électricité est coupée. D'où l'idée d'utiliser des matériaux ferroélectrique: on appelle ainsi des substances qui peuvent être électriquement chargées. Cette charge crée un champ électrique, comme un aimant. Et comme un aimant, il y a deux options (positif et négatif). Par conséquent, un matériau ferroélectrique peut indiquer, à sa façon, "ouvert" ou "fermé". A cette différence près que lui, une fois qu'il a dit "ouvert", il reste ouvert: il n'a pas besoin d'être "branché" pour s'en souvenir.

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