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La faiseuse d'Empereurs
(ASP) - Oubliez les Pharaons, les Rois et les Empereurs :
l'histoire des civilisations, ses hauts et ses bas, peut s'expliquer
par... l'eau. Un intérêt inattendu d'une poignée
de climatologues pour l'Histoire les amène à suggérer
une
étroite corrélation entre les périodes de
sécheresse et les désordres sociaux. Pour les
onze derniers siècles de l'histoire de l'Afrique orientale.
Il n'est pas fréquent que l'Histoire avec un grand
H surgisse dans les recherches scientifiques. Le plus souvent,
et ce sera sans doute le cas ici aussi, les historiens sont prompts
à rappeler que l'histoire ne peut pas être réduite
à une série d'équations et de lois, comme
la chimie ou la physique. Mais les climatologues de l'Université
du Minnesota, à qui l'étude a valu une publication
dans la dernière édition de la revue Nature,
s'en tiennent à l'histoire à grande échelle
: non pas celle des humains, mais celle des civilisations. En
reconstituant, grâce aux sédiments, le niveau des
eaux du lac Naivasha (Kenya) jusqu'aux environs de l'an 900,
ils ont découvert trois périodes de sécheresse
-de 1380 à 1420, de 1560 à 1620 et de 1760 à
1840- lesquelles correspondent précisément aux
périodes de troubles politiques et de grandes migrations,
rapportées par la tradition orale de la région.
Les années de fortes précipitations sont au contraire
marquées par la stabilité politique, une augmentation
de la population -quand les récoltes sont bonnes, il n'y
a pas de famines- et une prospérité.
En soi, la corrélation apparaît logique. L'association
climat-histoire la mieux connue est celle du refroidissement
qui a commencé à frapper l'hémisphère
Nord au XIVe siècle, et qui est associé à
une période de famines, de conflits armés, et de
recrudescence des maladies infectueuses -le sommet étant
la tristement célèbre peste noire (1347-1349).
D'autres historiens ont déjà tracé des liens
entre les réserves d'eau et le pouvoir, le premier étant
l'Allemand Karl Wittfogel, dans les années 30. Et inutile
de rappeler qu'aujourd'hui encore, les politologues pointent
du doigt les pénuries d'eau comme une cause potentielle
de conflits internationaux au cours du prochain siècle.
Saviez-vous qu'au moment où vous lisez ces lignes,
un milliard d'individus n'ont pas d'accès direct à
l'eau potable? Que 80% des affections et un tiers des décès
dans les pays en voie de développement sont liés
à une eau contaminée?
En 1996, rappelle l'article de Nature, les scientifiques
estimaient que l'homme utilisait plus de la moitié de
l'eau douce accessible (l'eau douce elle-même ne représente
que 2 à 3% de l'ensemble de l'eau de notre planète,
le reste étant salé, donc impropre à la
consommation). Entre 1950 et 1990, les besoins ont triplé.
A ce rythme, si rien n'est fait, la demande pourrait être
supérieure à l'offre vers 2030.
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