Semaine du 31 août 98

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Le refroidissement global

(ASP) - Si l'on se préoccupe aujourd'hui du réchauffement global, un peu de mise en perspective ne nuit pas: pendant une période de temps indéterminée, située quelque part entre 750 et 550 millions d'années, le climat s'est à ce point transformé que la Terre s'est retrouvée transformée, littéralement, en une boule de neige. Une ère glaciaire, donc, mais globale, comme notre planète n'en a pas connu d'autres depuis. Cette glaciation planétaire aurait été telle qu'elle aurait pratiquement éradiqué toute vie de notre planète -sauf quelques créatures sous-marines, au plus profond des océans, là où subsistaient quelques zones de chaleur.

Cette hyper-ère glaciaire, dont les trois auteurs de l'étude parue cette semaine dans Science avancent qu'elle aurait pu durer une dizaine de millions d'années, aurait pris fin abruptement, avec une série d'éruptions volcaniques relâchant dans l'atmosphère 350 fois plus de dioxyde de carbone que la quantité actuelle -une quantité suffisante pour créer un effet de serre.

Toutes ces données sont le résultat de l'analyse pointue de rocs et de sédiments déposés au fond d'un océan, là où se trouve aujourd'hui la Namibie, au Sud-Ouest de l'Afrique. Certaines de ces données ne sont pas nouvelles mais, expliquent les trois géologues et géochimiste, seule une méga-glaciation permet de leur donner un sens.

Certains collègues contestent cette conclusion, rapporte Science. "C'est très intéressant, mais hautement spéculatif", déclare le géochimiste Louis Derry, de l'Université Cornell.


Le traitement Di Bella, deux mois plus tard

(ASP) - Vous vous souvenez de Luigi Di Bella, cet Italien qui proclamait avoir découvert une cure contre le cancer, et qui avait généré des légions de disciples? A peine quelques mois plus tard, toute l'excitation est déjà en train de retomber.

"Les journalistes italiens qui nous interrogent aujourd'hui sont beaucoup moins hostiles qu'avant", constatent les spécialistes du cancer. "Avant", c'était avant que Luigi Di Bella, 85 ans, un médecin italien à la retraite, n'accepte enfin de soumettre son traitement anti-cancer à une étude rigoureuse... et que celle-ci n'aboutisse à des résultats désastreux.

L'apparition à gauche et à droite de médicaments-miracles est vieille comme le monde. Ce qui est nouveau, constate le New Scientist, c'est la manière dont ils suscitent un engouement, "chez un public de plus en plus désabusé par l'incapacité de la médecine traditionnelle à trouver un remède au sida et au cancer". Les patients exigent désormais de pouvoir choisir eux-même leur traitement, que celui-ci ait fait l'objet de tests ou non. Les médecins se trouvent alors devant un épineux dilemme: laisser le patient choisir à l'aveuglette, ou soumettre le traitement alternatif à une étude clinique... en sachant fort bien que si les résultats sont négatifs, le patient décidera peut-être quand même de les ignorer.

Dans le cas italien, il est intéressant d'apprendre aujourd'hui que ce qui a forcé le ministère de la Santé de là-bas à déclencher une triple étude scientifique sur le traitement Di Bella, c'est la décision d'un juge local, en vertu de laquelle l'Etat devrait rembourser les (coûteux) frais associés à ce traitement.

En juillet, les résultats tombaient, dévastateurs: aucun des 134 patients auxquels les scientifiques avaient donné le traitement Di Bella n'avait connu la moindre amélioration en deux mois. Sur plus de 3000 dossiers de patients "traités" par Di Bella au fil des ans, plus de la moitié ne montraient aucune trace de tumeur avant le début du traitement. Ces chiffres étaient tellement éloignés de ce que la rumeur populaire avait laissé croire que l'appui au médecin à la retraite chuta presqu'instantanément.

Mais personne ne sera étonné lorsqu'un autre traitement-miracle prendra la relève, demain ou la semaine prochaine....


Avantage aux traits féminins

(ASP) - Une curieuse page couverture que celle de Nature, cette semaine. Quatre visages d'hommes, ou plutôt quatre synthèses informatiques de visages d'hommes -deux de souche caucasienne, deux japonais. Le tout, pour illustrer les résultats d'une recherche qui va à l'encontre de ce que l'on croyait admis: les femelles de plusieurs espèces animales semblent préférer les mâles dont la forme des visages est plus "féminisée". Aux yeux du sexe opposé, avancent les chercheurs, cela donne à ces mâles l'image de futurs"bons parents". C'est en tous cas ce qui se dégage, si pas chez tous les animaux, du moins chez les humains, auxquels on a présenté diverses photos, en leur demandant de choisir le personnage du sexe opposé le plus attirant..

 

Dieu est-il microbiologiste?

(ASP) - "Et il frappa les eaux qui étaient dans le fleuve, sous les yeux de Pharaon et sous les yeux de ses serviteurs; et toutes les eaux du fleuve furent changées en sang."» Si vous avez plus de 40 ans, vous avez à coup sûr appris dans votre prime enfance comment Dieu, par la main de Moïse, aurait frappé l'Egypte de 10 plaies pour obliger le Pharaon à laisser partir les Juifs. De l'eau changée en sang jusqu'aux invasions de grenouilles, et ce, par la seule imposition d'un bâton à l'endroit voulu, voilà l'exemple-typique, diront spontanément les non-croyants, d'une histoire créée de toutes pièces pour faire peur aux enfants.

Au contraire, proclament aujourd'hui deux chercheurs américains, John S. Marr et Curtis D. Malloy, dans un article intitulé Plaguescape. Les dix plaies d'Egypte pourraient très bien s'expliquer par une suite logique de phénomènes naturels, déclenchés par des micro-organismes aujourd'hui bien connus: les dinoflagellés. Cette minuscule créature marine produit une toxine qui peut non seulement faire mourir les poissons, et toutes les bestioles qui partagent ce plan d'eau -obligeant, par exemple, les grenouilles à déménager en masse- mais elle a en plus la particularité de faire virer l'eau au rouge. Le départ des grenouilles conduit à une explosion du nombre de mouches -une autre des Plaies d'Egypte- et l'accumulation de ces malheurs et de la demi-douzaine d'autres entraîne la dixième plaie -la mort des jeunes enfants.

Le Dr Marr reconnaît que son explication n'est pas la seule possible, mais affirme qu'elle est la plus cohérente. La réaction des exégètes de la Bible, déclare-t-il à la chaîne britannique Channel 4, aurait été favorable, sauf du côté des fondamentalistes américains pour qui tout ce qui est en-dessous du miracle est irrecevable.


De la mort des cellules à la mort des souvenirs

(ASP) - L'apoptose: un bien beau mot pour désigner quelque chose de pourtant très simple et néanmoins peu connu: le suicide des cellules. Les cellules de notre corps, en effet, sans doute l'ignoriez-vous, se suicident. Pour une foule de raisons, certaines très valables -elles sont en surnombre, ou devenues inutiles, ou inefficaces.

Mais il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons à propos de l'apoptose. Et dans la dernière édition de Science, un groupe de chercheurs américains se demande si l'apoptose ne contiendrait pas la solution à l'Alzheimer. Les chercheurs ont en effet découvert que les cerveaux des victimes de cette maladie contiennent des neurones à l'agonie présentant des signes caractéristiques d'apoptose (en particulier, l'activation d'une enzyme appelée caspase qui "transporte" l'ordre de suicide). Une incertitude demeure toutefois sur cette hypothèse, puisque toutes les neurones ne présentent pas ces signes.

Les mystères de l'apoptose ne s'arrêtent pas là, puisque c'est une édition spéciale que lui présente cette semaine Science. A lire si on fait déjà partie des initiés.


Tempête solaire sur la Terre

(ASP) - Ce qui se produit dans l'espace n'est pas toujours aussi lointain qu'on l'imagine... Le vent solaire a heurté la Terre mercredi, 26 août, provoquant ce que les scientifiques appellent une tempête géomagnétique.

Reprenons du début: de l'activité solaire, il y en a en permanence. Des particules chargées électriquement éjectées de notre étoile et filant à travers le système solaire, ça n'a rien de rare -on appelle ça le vent solaire, et il "souffle" en permanence. Mais celui de la semaine dernière sortait de l'ordinaire: c'est à une vitesse de plus de un million de kilomètres et demi à l'heure que le vent solaire est entré en collision avec notre planète, ou plus précisément avec son champ magnétique, vers 7 heures du matin ce mercredi-là, heure de Greenwich, entraînant dans son sillage les habituelles pannes d'électricité, bris de satellites et interruptions de communications -sans parler de quelques magnifiques aurores boréales.

 

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