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Six cadavres, un virus et une enzyme
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Le gel global
Dieu est-il biologiste?
Luigi Di Bella, 2 mois plus
tard
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Ceci n'est pas que du vent
Or donc, Bonnie, l'ouragan Bonnie, est déjà
finie, disparue, effilochée dans l'Atlantique. Ce sera sans doute
l'ouragan dont on aura le plus parlé de toute l'histoire -d'ici au
prochain. Ce sera aussi celui qui aura été étudié
de plus près par les scientifiques. Mais si vous demeurez en Europe,
il est probable que vous n'en ayez que très vaguement entendu parler.
1. Bonnie, un ouragan traditionnel
2. Les ouragans: indices du réchauffement
global?
3. Les scientifiques tâtent
Bonnie
4. Qu'est-ce qu'un ouragan?
5. Références en vrac
Parce que Bonnie, n'en déplaise à nos amis Américains
qui en ont fait "la" nouvelle de l'été, c'était
un ouragan tout ce qu'il y a de traditionnel -la saison des ouragans court
chaque année de juin à novembre, et atteint son sommet en
septembre- et même pas le plus gros de l'histoire. Il aura eu par
contre de son côté des médias de mieux en mieux organisés
pour le couvrir minute par minute: chaînes de météo
24 heures, images satellites de plus en plus accessibles, et bien sûr,
Internet.
CNN a évidemment bâti une
page spéciale sur Bonnie. Et le USA
Today. Et la chaîne de médias
Cox. Et le réseau
de télé ABC. Tous ont en fait couvert cet ouragan au sein
de leur section spéciale "Centre des tempêtes" ou
"Ouragans 98", avec des rapports région par région,
des documents de base pour tout savoir sur ce qu'est un ouragan, pourquoi ils portent
ces noms si communs, à partir de quel moment une tempête
tropicale commence-t-elle
à être appelée ouragan, et ainsi de suite. Sur toutes
ces pages, on est déjà passé à l'ouragan Danielle.
Bonnie, en effet, c'est déjà, au moment où vous lisez
ceci, de l'histoire ancienne pour les météorologues. Née
tempête tropicale au large des Iles Vierges le 20 août, elle
est morte, après être redevenue une tempête tropicale,
le 30 août, au large de la Nouvelle-Ecosse.
Certes, ce n'est pas de l'histoire ancienne pour les victimes. Mais comme
nous l'apprennent les différentes estimations, Bonnie est passée
très loin du statut d'ouragan du siècle. Deux morts, et des
dégâts, surtout en Caroline du Nord et en Virginie, de quelques
milliards de dollars... alors que ceux de l'ouragan Andrew, en 1992, s'élevaient
à 33 milliards! Et Andrew est lui-même surclassé par
un collègue sans nom qui avait frappé en Floride en 1926.
Les dégâts d'alors, en dollars de 1995, se seraient élevés
à 70 milliards!
Les ouragans: indices du réchauffement global?
Et en dépit de ce qu'on a pu entendre et lire à gauche
et à droite au cours de la semaine, non, Bonnie n'est pas un indice
du réchauffement global. Et, non, il n'y a pas plus d'ouragans qu'avant
et ils ne sont pas plus puissants qu'avant. Le USA Today propose par exemple
une FAQ (Foire
aux questions) dont une bonne partie tourne autour de cette inquiétude.
Certes, y lit-on, le réchauffement des océans est effectivement
une "source d'énergie" pour les ouragans. Mais ce n'est
pas la seule: un ouragan naît en fait de l'écart entre la température
de l'eau à la surface de l'océan et celle de l'air dans la
haute atmosphère, c'est-à-dire au sommet de la tempête,
au moment où celle-ci n'est pas encore un ouragan. Qui plus est,
à l'échelle mondiale, le nombre d'ouragans semble être
demeuré stable au cours des dernières décennies -certains
parlent même d'une diminution. Enfin, dernier facteur mais non le
moindre, les ouragans ont effectivement causé plus de dégâts
au cours des dernières décennies... mais c'est parce que davantage
de gens aisés se sont fait construire davantage de résidences
huppées dans des régions à risque!
Les scientifiques tâtent
Bonnie...
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