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Les premiers neutrinos canadiens
SUDBURY, Ontario - Il attendait son tour depuis juin 1998: depuis que
le laboratoire japonais Super-Kamiokande avait prouvé que les neutrinos
ont bel et bien une masse, il y a pratiquement
un an jour pour jour, son homologue de Sudbury attendait son heure.
Cette fois-ci, c'est fait: il a à son tour détecté
ses neutrinos bien à lui, quatorze mois après son inauguration,
à 2000 mètres sous la terre, dans la mine la plus profonde
d'Amérique du Nord.
Les neutrinos sont des particules infimes, invisibles même avec
les plus puissants des microscopes, inoffensives et, à dire vrai,
inutiles. Mais depuis qu'on sait -depuis la découverte de l'an dernier
au Japon- qu'ils ont un poids, aussi ridicule soit-il, on sait qu'ils portent
en eux rien de moins que le destin de l'univers. Car au nombre qu'ils sont
-50 milliards de neutrinos pour chaque électron!- ils pourraient
contenir en eux la réponse aux questions les plus fondamentales sur
l'avenir de l'univers: peut-être que l'Univers n'est pas éternel.
Peut-être que si on additionne les masses de tous ces neutrinos, et
ça fait beaucoup, on arrive à un total en vertu duquel l'Univers
atteindra un jour une dimension maximale, avant de se contracter sur lui-même,
à cause de sa trop grande masse. Et ça sera la faute aux neutrinos.
"En effet, la masse globale des neutrinos pourrait facilement être
comparable à celle de toutes les étoiles et galaxies",
évaluait l'an dernier -au pif, il faut bien le dire- le physicien
Joel R. Primack, de l'Université de Californie.
Le fait d'en détecter à Sudbury ou ailleurs ne signifie
rien pour les gens qui vivent aux alentours: des milliards de neutrinos
traversent à tout moment la Terre de bord en bord sans plus de difficultés
qu'un couteau passant dans le beurre. Mais les détecter demeure un
exploit, nécessitant une installation de préférence
loin sous la Terre, assez grande pour y installer une immense réservoir
d'eau lourde, entouré de détecteurs qui capteront le neutrino
lorsqu'il entrera en collision avec une des particules d'eau lourde. Et
si le Super-Kamiokande a pu confirmer qu'au moins un type de neutrino avait
une masse, il reste à apporter cette confirmation pour les autres
"variétés" de neutrinos. A Sudbury, on estime qu'il
devrait y en avoir pour encore un an.
(16 juin)
La contraception en perte de vitesse
La contraception serait à la baisse partout au Canada, au point
où une femme sur quatre n'y aurait jamais recours aujourd'hui, contre
une sur cinq en 1984. On retrouve ces chiffres dans une étude du
démographe Zheng Wu, de l'Université de Colombie-Britannique,
présentée la semaine dernière au Congrès des
sciences humaines et sociales. Lui-même tire en partie ses chiffres
d'une vaste enquête réalisée par Statistique Canada
en 1995.
On note tout de même qu'aujourd'hui encore, en dépit de
toutes les campagnes de prévention, plus de la moitié (54%)
des hommes célibataires de 15 à 65 ans n'emploient aucune
méthode de contraception. Même en supposant qu'un certain nombre
d'entre eux n'aient aucune relation sexuelle, le pourcentage reste très
élevé. L'absence de contraception est particulièrement
élevée chez les 18-29 ans -et ceci vaut aussi pour les femmes.
Le démographe ne s'avance pas à proposer des explications
à cette évolution des comportements. Même la religion
ne lui est d'aucun secours: les femmes catholiques sont tout aussi nombreuses
que les autres à avoir recours à la contraception.
(16 juin)
Le sexe ou la vie
MONTREAL - Même les papillons de nuit pratiquent le "safe-sex".
Certaines espèces de papillons se sont en effet adaptées,
au fil des millions d'années, à "évaluer"
s'il vaut la peine ou non de risquer leur vie pour se reproduire lorsque
des prédateurs rôdent dans les parages. C'est ce que relate
un article que viennent de publier Lalita Acharya et Jeremy McNeil, entomologiste
de l'Université Laval, dans la revue Behavioral Ecology. Selon
les observations des chercheurs, les mâles et les femelles de deux
espèces de papillons, la pyrale du maïs et la légionnaire
uniponctuée, réduisent leurs activités sexuelles lorsque
les sons émis par un prédateur les portent à croire
que leur vie est menacée.
En présence de sons menaçants, les mâles cessent
de voler vers une source de phéromone et les femelles cessent d'émettre
des phéromones et de faire vibrer leurs ailes. Les entomologistes
savaient que les papillons de nuit avaient la capacité de détecter
les ultrasons émis par les chauves-souris, leur principal prédateur,
mais cette étude est la première à démontrer
que l'intensité des stimuli sonores influence leur comportement sexuel.
Emmanuelle Bergeron
(15 juin)
Piment fort, taille fine
QUEBEC - Prendre des repas épicés au piment fort pourrait
être une nouvelle façon de contrôler son poids.
Chacun sait que manger des plats épicés "donne chaud".
Mayumi Yoshioka, Sylvie St-Pierre et Angelo Tremblay, chercheurs au département
de médecine sociale et préventive de l'Université Laval,
s'attendaient à ce que les repas épicés augmentent
la thermogenèse et brûlent plus de calories qu'un repas ordinaire.
Leur étude, publiée dans le British Journal of Nutrition,
démontre que c'est effectivement le cas, mais les résultats
sont loin d'être spectaculaires: la différence est de l'ordre
de 8 calories sur une période de 3 heures et demi. L'activité
physique demeure bien plus efficace!
En collaboration avec Masashige Suzuki de l'Université de Tsukuba
au Japon, les chercheurs ont démontré que la consommation
d'entrées épicées au piment fort réduisait de
200 calories la consommation alimentaire totale pendant le repas qui suit.
Le produit actif du piment fort, la capsaïcine, semble posséder
un effet qui réduit la quantité totale de calories ingérées.
L'équipe de scientifiques songe à approfondir ce point en
fabricant des comprimés de capsaïcine dont on testerait ensuite
les effets sur le bilan énergétique.
Emmanuelle Bergeron
(15 juin 1999)
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